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Marche des enseignants contractuels: Cap sur le Palais d'El Mouradia

par Abdelkrim Zerzouri

Aucune évolution «positive» dans le dossier des enseignants contractuels. Chaque partie campe sur ses positions en ce 8e jour (hier, dimanche) de la marche vers Alger. Le ministère de l'Education nationale qui maintient le cap du concours de recrutement des enseignants, a été jusqu'au bout de sa logique, accordant une valorisation de l'expérience professionnelle des enseignants contractuels, qui se traduit par un point pour chaque année d'ancienneté dans le secteur. Mais, cela ne semble guère convaincre les enseignants contractuels qui ont rejeté la proposition en question. On n'est pas à «un point ou deux» pour régler le problème des enseignants contractuels, ironisent ces derniers. «Nous revendiquons l'intégration sans passer par le concours», a résumé le porte-parole de la coordination nationale des enseignants contractuels, Saidi Bachir. Joint, hier, au téléphone, ce dernier nous a affirmé que les manifestants, qui ont observé un sit-in, hier, devant la direction de l'éducation de la wilaya de Boumerdès, sont déterminés à aller jusqu'au bout de leur marche, et rejoindre la présidence devant laquelle ils comptent observer une grève de la faim.

En parallèle, d'autres formes de protestation sont prévues, à l'enseigne du boycott (évident) du concours, et d'une démission collective, de près de 25 000 enseignants contractuels, qui risque à quelques jours des examens de fin d'année, de perturber gravement la scolarité des élèves à travers de nombreux établissements du pays.

A Constantine, de nombreux enseignants contractuels ont observé, hier, un rassemblement devant la direction de l'éducation en signe de solidarité et de soutien à leurs collègues qui marchent vers Alger. «Nos représentants se trouvent parmi les marcheurs, et nous leur apportons tout notre soutien dans ce mouvement de protestation», ont déclaré les concernés. Ces derniers n'ont pas manqué de rappeler, «nous avons accompli notre mission dans des conditions difficiles, précaires, durant des années, en occupant des postes souvent situés dans des endroits isolés, et aujourd'hui qu'il y a une possibilité d'intégration dans les emplois qu'on occupe effectivement, on nous fait passer par un concours au même titre que les jeunes diplômés sans aucune expérience dans le domaine». La tension monte dans les rangs des enseignants contractuels qui commencent à se rendre compte, devant la position résolue de la tutelle pour ce qui est du passage par un concours pour tout recrutement, et qui elle-même se réfère à la rigueur de la loi en la matière, du «dur chemin» qu'ils doivent emprunter pour parvenir à leur fin.