Les distributeurs
de lait cherchent-ils à saisir ces moments de disponibilité au dialogue des
pouvoirs publics prendre le beurre et l'argent du beurre ? Si la wilaya de
Constantine ne montre pas trop d'entrain à suivre le mouvement de contestation
des distributeurs de lait, de plusieurs régions du pays, qui font pression pour
obtenir satisfaction de leurs revendications, principalement l'augmentation de
la marge bénéficiaire, on ne peut pas dire pour autant que la grogne n'a pas
droit de cité. Le représentant des distributeurs de lait au niveau de la wilaya
de Constantine, M. Boudemagh, nous a affirmé qu'il
n'y a aucune protestation en vue, «pour le moment, nous attendons la
concrétisation des promesses des pouvoirs publics qui ont offert certains
avantages aux professionnels en contrepartie de l'abandon de toute demande
d'augmentation de la marge bénéficiaire», dira-t-il. Au sujet des ces
avantages, on nous a confié du côté de l'UGCAA que
les autorités compétentes ont relativement calmé les esprits des distributeurs
de lait en leur faisant miroiter d'autres «filons» qu'ils pourront exploiter. A
ce propos, on nous a cité la possibilité de «l'élargissement de l'objet du
registre de commerce» des distributeurs de lait, qui auront la latitude de
livrer, aussi, d'autres produits dérivés du lait, comme les yaourts et les
fromages, ainsi que la promesse de «facilités pour le renouvellement du parc
roulant» des distributeurs de lait, qui auront l'occasion d'échanger leurs
vieux matériels contre des camions neufs grâce à un échéancier de paiement
convenable. Pour rappel, le ministère de l'Agriculture a décidé d'augmenter
leur marge bénéficiaire de 0.75 à 0.90 centimes, mais cela n'a pas satisfait
grand monde au sein des professionnels qui soutiennent que ce taux reste infime
par rapport à leurs charges, surtout depuis les augmentations des prix de
carburants. «On exige une marge bénéficiaire de 1.50 dinars, mais un dinar peut
faire l'affaire des distributeurs de lait», estime Nabil, le représentant de l'UGCAA. Celui-ci avoue que la grogne couve dans les rangs
des distributeurs de lait, et il n'est pas exclu que ces derniers rejoignent la
protesta. «Bien sûr, l'UGCAA est contre tout
mouvement de protestation tant que le dialogue et la concertation sont de mise,
mais on ne peut rien assurer jusqu'à quelles limites on pourra maîtriser de la
situation», avoue notre interlocuteur. Ce dernier reconnaîtra que d'une façon
globale, les commerçants sont très en colère face à cette situation «vicieuse»,
car les concernés estiment que l'augmentation des prix des carburants se
répercute immanquablement sur tous les tarifs, alors qu'on exige de ces
commerçants de garder les mêmes prix ! La bulle de l'inflation enfle?