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BLIDA - Exportations : l'Algérie à la queue du peloton

par Tahar Mansour

C'est en marge du séminaire sur les logistiques et services dans le secteur de l'exportation, organisé en cette fin de semaine par la chambre de commerce et d'industrie de la wilaya de Blida, que M. Jean-François Beaulieu, responsable commercial à la Société Team Logistics Services (TLS), a affirmé que l'Algérie a tous les atouts pour devenir un pays exportateur au lieu d'importateur, pour peu que ses exportateurs aient de l'audace pour conquérir les marchés arabe, africain et même européen. Il rappelle que les Européens ne fabriquent presque plus rien et se sont tournés vers la Chine, ce qui nécessite trente jours de bateau pour ramener les marchandises nécessaires alors que l'Algérie n'est qu'à une journée de l'Europe et possède, dans certains domaines, un savoir-faire et une qualité qui peuvent lui ouvrir de nouveaux horizons. Il cite l'exemple d'un industriel algérien qui fabrique du petit outillage reconnu par Facom pour sa qualité et sa finition. Il estime néanmoins qu'il reste beaucoup à faire à l'Algérie pour gagner des parts de marchés. " Quand on est à la queue du peloton, nous ne pouvons que gagner des places pour nous rapprocher de la tête, et votre pays a les atouts nécessaires pour y arriver, il suffit d'avoir l'audace et oser aller de l'avant ", a-t-il déclaré. Quant à M. Rédha Ammour, président de la chambre de commerce et d'industrie de la wilaya de Blida, il annonce que " cette rencontre est une occasion pour nos industriels de connaître les processus et les moyens à utiliser pour l'exportation de leurs produits vers différentes régions du monde, en particulier les pays arabes et africains ". Il annonça qu'il a invité un spécialiste qui a une grande expérience et est propriétaire d'une importante société d'import-export qui n'a pas hésité à venir aider les industriels à acquérir les techniques et les réflexes nécessaires leur permettant d'être 'audacieux' et de présenter leurs produits sur les marchés internationaux, même si ces techniques sont plutôt nouvelles chez nous, mais il faut aux industriels d'investir le créneau de l'exportation maintenant que l'Algérie est obligée de se tourner vers l'exportation hors hydrocarbures pour s'assurer une rentrée de devises supplémentaire. " A ce jour, l'Algérie ne compte que 860 exportateurs et ce chiffre doit atteindre au moins 1.200 à 1.500 d'ici 2017, c'est un pari que nous pouvons et devons gagner ", a affirmé M. Amour qui rappelle que nos voisins immédiats ont déjà dépassé ce nombre d'exportateurs. Prenant la parole, le président de l'association des exportateurs algériens, M. Ali Bey Nasri, estime que le nombre d'exportateurs n'est que d'une cinquantaine, exportant essentiellement du sucre, des dattes et des produits bruts. Il donne l'exemple de la Tunisie qui a exporté, en 2014, 14.000 tonnes d'huile d'olive pour près d'un milliard de dollars US. Il s'interroge également sur le devenir des propositions faites concernant les exportations lors de la dernière tripartite et qui n'ont eu aucune suite à ce jour, tout en affirmant que les exportations hors hydrocarbures ne pourront se hisser à la hauteur des capacités qu'après la mise en place effective du Conseil national consultatif de promotion des exportations dont la création a été promulguée en juin 2004 sans qu'il soit jamais mis sur pied.