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Des progrès dans le traitement des cancers chroniques

par M. Aziza

L'on évoque souvent le cancer du sein vue sa propagation rapide et souvent fatale, mais on parle peu sur les cancers dits rares, dont certains sont chroniques et nécessitent des traitements très particuliers. Les autorités en sont conscientes, elles œuvrent à travers, le plan anti-cancer effectif depuis quelque temps, pour lutter contre toutes les formes de cancer. Elles ont décidé de lutter, également contre les cancers à caractère chronique, en l'occurrence «les tumeurs neuroendocrines» qui touchent 100 à 200 personnes par an en Algérie.

D'éminents professeurs en oncologie ont animé, hier, une conférence de presse, à l'hôtel Saint Georges, pour sensibiliser le personnel médical en particulier, et les Algériens en général, sur ces cancers dits rares, mais qui ont besoin de traitements innovants au même titre que les cancers agressifs. Les conférenciers ont, également, annoncé que le ministère de la Santé a donné, il y a quelques mois, son accord pour l'introduction de nouvelles indications pour le traitement des tumeurs neuroendocrines, gastro-entéro-pancréatiques, localement avancée ou métastatiques. Ils ont également précisé qu'une commission régionale a été mise en place pour diagnostiquer et traiter cette maladie. Cette commission active au niveau des wilayas d'Alger, Blida et Tizi Ouzou. Elle reçoit des patients issus de l'intérieur du pays.

Le Professeur Oukkal Mohamed, chef de service oncologie médicale au CHU de Beni Messous, a affirmé que l'accord conclu avec le groupe mondial biotechnologique «IPsen» et les autorités algériennes, est «une première pour l'oncologie en Algérie».

Il explique que l'introduction ou plutôt l'extension de cette indication connue, communément, sous la dénomination «GEP-NET» (traitement des tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatique), a eu lieu en même temps, que celle accordé par l'ANSM, en France, et moins d'une année après celle des USA «et cela, à la faveur du patient algérien, qui bénéficie désormais, du même traitement offert aux patients européens et américains pour toutes les indications.

Cette nouvelle indication a été octroyée sur la base des résultats de l'étude «CLARINET» qui a démontré une diminution de 53% du risque de progression de la maladie ou de décès chez les patients traités par LANREOTIDE LP 120mg versus placebo. Cette étude internationale de 96 semaines a été réalisée en collaboration avec la «UK and Ireland Neuroendocrine Tumour Society» et la «Société Européenne des Tumeurs Neuroendocrines» dans 48 centres répartis dans 14 pays. Les résultats de l'étude CLARINET ont été publiés dans l'édition du 17 juillet 2014, du New England Journal of Médicine, a précisé pour sa part, Adlen Soudani, directeur général, d'Ipsen en Algérie.

L'oncologue Mohamed Oukkal, a précisé que les tumeurs neuroendocrines (TNE) sont des tumeurs rares et hétérogènes. Elles sont le plus souvent localisées au niveau du tractus gastro-intestinal, mais peuvent, également, être retrouvées sur d'autres localisations comme le pancréas, les poumons, les ovaires, ou encore la thyroïde. Les tumeurs neuroendocrines digestives représentent environ 2/3 des TNE toutes localisations confondues.

C'est un groupe de tumeurs hétérogènes dont la majorité des tumeurs ont une caractéristique très lente qui évolue très lentement de 5 ans à 15 ans, jusqu'à 20 ans «ce sont des cancers chroniques».

Il explique qu'avant, le traitement se limitait à l'atténuation des symptômes de cette maladie seulement, mais avec l'introduction de ce traitement «LANREITIDE LP», l'on arrive à agir sur le développement de la tumeur. Mais, seul le diagnostic précoce de cette pathologie permettra de combattre, efficacement, cette pathologie et vivre avec longtemps, jusqu'à 20 ans, conclut le professeur Adda Bounadjar.