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Guerre de libération nationale: Des sites historiques détenus en propriété privée

par A. Mallem

Invité, hier, sur le plateau de l'émission Forum de la radio régionale Constantine, M. Ismaël Dahraoui, directeur des moudjahidine de la wilaya de Constantine, a révélé que des sites célèbres de la guerre de libération nationale sont détenus en propriété par des particuliers qui refusent de les rétrocéder au ministère des Moudjahidine pour en faire des musées ou des hauts lieux de la mémoire de la révolution. Il dira à ce sujet qu'il existe dans la wilaya de Constantine 20 sites historiques apparentés à la guerre de libération nationale 1954/1962. Et il cita à ce sujet le cas du tristement célèbre centre de torture qui était implanté à la « Ferme Améziane » de Constantine. « Le propriétaire de cette ferme ne se montre pas du tout disposé à la céder au secteur des Moudjahidine », a-t-il affirmé. Et d'ajouter que « le centre de torture d'Aïn Abid a été récupéré et aménagé, et celui de Zighoud Youcef le sera bientôt dès le moment où les experts techniques auront déterminé le coût du projet ». Il indiquera enfin que le ministère des Moudjahidine compte proposer au Parlement le vote d'une loi pour éliminer ce genre d'obstacles subjectifs allant dans le sens de la restitution de la mémoire, toute la mémoire, de la révolution à celui qui s'est sacrifié pour la faire triompher : le peuple.

A propos de musées d'histoire de la lutte du peuple algérien, ou de « sites d'expositions pour la mémoire », comme il les a appelés, M. Dahraoui a révélé également que 4 lieux ont été retenus, notamment à Ben-Aknoun pour Alger et à Aïn El Bey, pas loin de la salle Ahmed-Bey où le secteur des Moudjahine a bénéficié d'un terrain de 3.600 m² octroyé par le wali.

« Et ces lieux d'exposition porteront sur la résistance et la lutte du peuple algérien pendant la période allant de 1830 à 1962 », précisa-t-il. Le directeur des moudjahidine a annoncé aussi qu'une convention a été signée avec l'université 3 Rabah-Bitat de Constantine pour la collecte de 159 témoignages vivants de ceux qui ont participé à la guerre de libération qui seront consignés dans 118 heures d'enregistrement. Et la collecte des documents détenus par les anciens moudjahidine ? Lui a-t-on demandé. Et de répondre qu'à l'annexe du musée de Constantine, ils ont réunis quelque 2.057 documents, dont 1.300 originaux. Tous relatifs aux évènements de la guerre de libération.

«Nous avons collecté aussi plus de 54 armes utilisées durant cette époque. Il y a aussi de l'habillement et d'objets divers». Et d'ajouter que des initiatives sont faites constamment en direction des moudjahidine qui détiennent des documents sur cette période afin de les convaincre de les céder au Musée de la révolution et pour l'écriture de l'histoire de la révolution.