La maison de la culture de Haï EnNasr à
Chlef abrite, depuis samedi dernier, le Salon régional de la femme rurale
artisane. Y participent à cette manifestation, initiée par la chambre de wilaya de
l'artisanat et des métiers, une cinquantaine d'artisanes venues de 7 wilayas,
en l'occurrence Tissemsilt, Tiaret, Aïn Defla, Mascara, Blida, Bouira et enfin
Chlef. Ce salon de cinq jours offre aux artisanes des espaces pour exposer
leurs produits d'artisanat traditionnel dans le but de les inciter et les encourager
à préserver des métiers qui caractérisent chaque wilaya, a souligné M.
Redhouane Ben-Attallah, directeur de wilaya de la chambre de l'artisanat
et des métiers lors de l'ouverture de cette manifestation. Parmi les produits
exposés figurent l'habit traditionnel, le tapis, la poterie, les bijoux, l'art
culinaire. Selon le directeur de la
chambre, «le gouvernement a introduit le développement local
dans sa stratégie politique de décentralisation, qui permet à plus ou moins
court terme la création,
la rétention et
la distribution des
richesses sur un territoire progressivement contrôlé par l'ensemble de ses
habitants, sachant que dans cette stratégie, les acteurs sont les bénéficiaires».
Cependant, il faut souligner que la femme rurale constitue une main-d'œuvre familiale
permanente ou occasionnelle et joue un rôle vital dans le travail agricole et domestique.
Certains travaux sont du seul ressort des femmes comme par exemple l'élevage et
l'entretien des cultures maraîchères. La femme rurale est
également responsable de la sécurité alimentaire de sa famille dans le sens
où elle a la charge de
la plupart des
activités de transformation et de stockage des aliments. Elle a également une
relation directe avec son environnement et a un impact
sur les ressources naturelles, notamment en ce qui concerne la gestion de l'eau.
Toutefois, note M. Ben-Attallah, «le manque de qualification est l'un des handicaps
qui paralysent les efforts des femmes rurales. Le milieu féminin en zone rurale
est caractérisé par un taux élevé d'analphabétisme assez élevé contre un taux
de scolarisation assez important chez les enfants scolarisables». Il faut dire
qu'aujourd'hui, la
scolarisation des jeunes filles est devenue une priorité
aussi bien pour les parents que pour les pouvoirs publics. Cependant, les femmes
et filles rurales attendent des décideurs un encadrement
dans le domaine associatif, production, innovation et gestion. Une revalorisation
de la place de
la femme dans
la société rurale
permet de réaliser un réel développement rural durable. «Ces femmes ont un savoir-faire
considérable dans le domaine de la gestion des ressources qu'il faudrait encourager
et mettre en valeur», dira le directeur de la chambre. Par ailleurs,
il faut savoir que le programme du renouveau rural offre une réelle opportunité
pour la promotion de
la femme rurale
et le développement des activités économiques en milieu rural. Dans ce contexte,
M. Ben-Attalah dira qu'«il semble impératif» pour la femme rurale de
saisir cette opportunité et de profiter au maximum des actions offertes par ce
programme, qui vise à assurer la stabilité de la femme rurale et à
améliorer ses conditions de vie, tout en les encourageant à se constituer en coopératives
en vue de vulgariser et faire connaître leurs produits, invitant en parallèle
les autorités locales à mettre à la disposition des femmes rurales des espaces destinés
à l'«exposition et à la
commercialisation de leurs produits».