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ROGASSA: Un nouveau lycée et un groupe scolaire en chantier

par Hadj Mostefaoui

Avec un territoire aussi plat que la paume de la main, et à vocation essentiellement pastorale, eu égard à son capital cheptel estimé à plus de 120.000 têtes d'ovins, détenu entre les mains de quelque 7.000 éleveurs, la daïra de Rogassa cherche désespérément à sortir de l'anonymat et de l'oubli. Bien qu'elle dispose d'une richesse inestimable, le mouton, la laine et les peaux, sa population, estimée à plus de 12.000 âmes, connaît l'un des taux de chômage les plus élevés de la wilaya.

Sans le concours financier des pouvoirs publics, l'ensemble du reste des deux chefs-lieux de commune qui lui sont rattachés, Kef Lahmar et Cheguig, ne peuvent en aucun cas sortir la tête de l'eau ; et pourtant, le secteur de l'élevage, le développement des activités pastorales offrent incontestablement aux jeunes de cette localité tout un éventail d'opportunités, notamment en ce qui concerne l'industrie de la laine et du tannage des peaux et cuirs, car le dossier de l'industrie alfatière, qui a fait les beaux jours de cette région au début du siècle dernier, a été depuis longtemps mis sous le boisseau.

La récente et première visite d'inspection et de travail, effectuée ce lundi dernier dans cette daïra par M. Abdallah BENMANSOUR, wali d'El-Bayadh, lui permis de passer au crible l'ensemble des différents projets à caractère socio-éducatif inscrits au titre des différents programmes de développement et par la même relever les insuffisances et les entraves qui clouent presque au sol bon nombre d'entre eux. Première étape de sa visite, le hameau de Bougrara qui vient de bénéficier d'une opération de raccordement de quelques 225 foyers au réseau gaz de ville, une opération menée presque à terme et que les habitants de ce hameau soient rassurés, ils passeront sûrement la prochaine saison hivernale bien au chaud. La ligne de transport du gaz et les embranchements individuels de ces foyers sont arrivés à bon port avec un taux d'exécution de 98 %. Dans la foulée, le wali a inspecté le chantier de réalisation d'un réservoir d'eau d'une capacité de stockage de 500 m3, en cours de réalisation et destiné à l'alimentation en eau potable de l'ensemble du hameau, y compris les îlots d'habitation environnants. Dans le chef-lieu de la commune de Cheguig, qui compte une population de quelque 1500 âmes, le premier responsable de la wilaya s'est enquis de l'état d'avancement des travaux d'un nouveau lycée de type 600/200, et dont le premier coup de pioche a été donné au début de cette année scolaire.

Poursuivant son itinéraire, le premier responsable de la wilaya a eu la désagréable et amère surprise de constater de visu l'état de dégradation très avancé dans lequel se trouve l'unique chemin communal, long de 75 km, seul lien ombilical qui traverse de part en part le territoire de la daïra pour relier le hameau de Bougrara à la RN 6A à Kef Lahmar, en passant naturellement par Cheguig et Rogassa. Un véritable chemin de croix pour les usagers de cette unique voie de communication, parsemée de nids de poule et de crevasses et sur ce registre, le premier responsable de la wilaya n'a pas mâché ses mots en mettant l'accent sur la nécessité de prendre en charge le dossier de la réhabilitation et de la maintenance de ce chemin communal, au même titre que l'ensemble du réseau routier de la wilaya, (chemins communaux, RN 6 et 6 A, impraticables par tous les temps). Un chemin communal qui a englouti au fil des années précédentes des sommes colossales.

Dans le cadre du PCCL, la commune de Rogassa a pu bénéficier d'une enveloppe financière d'un montant de 2 500 millions de Da destinés à la réalisation d'un nouvel ouvrage d'art au niveau du PK 13. Ce pont long de quelques 8 000 mètres linéaires, enjambant l'oued d'El-Biadh au lieu-dit Zaouyate Lemwahdine, constituait à lui seul et dans un passé très récent, un véritable os qui est resté en travers de la gorge des usagers de la route et maintes fois endommagé et emporté par les crues de l'oued. Fort heureusement, les travaux de réalisation de cet ouvrage connaissent un taux d'avancement de 98 % et touchent presque à leur fin. Sur site, le chef de l'exécutif de la wilaya a pris connaissance des difficultés rencontrées par le responsable du secteur des travaux publics, notamment en ce qui concerne les entreprises de réalisation compétentes et bien étoffées en moyens humains et matériels. Tel est également le cas dans le secteur de l'habitat où il lui a été fait également part par le directeur général de l'OPGI sur le choix des entreprises de construction sérieuses, des secteurs privé et public et plus particulièrement de l'indisponibilité d'une main d'œuvre qualifiée dans tous les corps d'état du bâtiment et de la maçonnerie.

Un handicap de taille qui se répercute négativement sur les délais de lancement, de réalisation et de livraison des différents projets retenus au profit du secteur de l'habitat pour cette daïra. Se lancer à la quête d'un coffreur, d'un plâtrier ou de main d'oeuvre qualifiée relève de l'exploit et c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. En inspectant le chantier de réalisation des 260 logements de type public locatif, dont 200 ont été achevés, le wali a soulevé l'épineux problème de la viabilisation, de l'éclairage public et de l'aménagement urbain des nouvelles cités réceptionnées, lesquels doivent impérativement être menés en simultanéité avec le chantier de construction, et ceci dans le souci d'offrir aux futurs locataires un cadre de vie convivial et agréable à la fois car, devait-il souligner, il ne faudrait en aucun cas mettre la charrue avant les bœufs et reprendre en fin de cycle les sempiternels travaux de voirie, de conduites souterraines des réseaux AEP.

Le secteur de la jeunesse et des sports a également bénéficié d'une enveloppe financière d'un montant de 45 millions de Da, pour la réalisation et l'équipement d'une salle polyvalente au chef-lieu de la commune de Rogassa. Autre bonne note pour cette daïra, le secteur de l'habitat rural type groupé et épars, a connu fort heureusement un bond qualitatif et quantitatif très appréciable. En effet, sur un programme de 415 logement ruraux, inscrits dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, dont 266 unités retenues pour le chef-lieu de la daïra de Rogassa, 130 autres pour la commune de Kef Lahmar et enfin 20 autres pour celle de Cheguig, 169 unités ont été totalement achevées et livrées et 246 autres sont en cours de réalisation. Le wali a clôturé sa visite marathon en milieu de journée par la visite et la réception, au chef-lieu de la commune de Kef Lahmar, d'un groupe scolaire de 04 classes, destiné à renforcer les capacités d'accueil des établissements scolaire. Intervenant lors de chacune de ses escales, en tant que spécialiste et fin connaisseur dans les domaines de l'urbanisme et de la construction, il a tenu à rappeler fermement aux responsables des secteurs du logement et de l'urbanisme à faire preuve de respect du choix des sites d'implantation des projets qui leur sont confiés, et notamment ceux liés aux instruments d'urbanisme propres à un ensemble d'habitation, que ce soit celui d'un quartier, d'une cité ou même d'une future ville nouvelle répondant favorablement aux normes de modernité surtout.