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Nuisances sonores et manque de visibilité dans les entreprises : 234 mises en demeure à des employeurs contrevenants

par J. Boukraa

L'Inspection régionale du Travail a organisé, hier, une journée de formation sur la technique de mesures de nuisances sonores et du manque de visibilité. Vingt-cinq inspecteurs de cinq wilayas (Oran, Mascara, Sidi Bel-Abbès, Ain Témouchent, Mostaganem et Tlemcen) ont pris part à cette rencontre, organisée en collaboration avec l' Organisme de prévention des risques professionnels, dans les activités du Bâtiment, Travaux publics et Hydraulique (OPREBATH).

Selon M. M. Bendib inspecteur régional du Travail, cette journée a pour but d'actualiser les connaissances des inspecteurs et d'évaluer les opérations de contrôle, surtout que nos inspecteurs sont, depuis 2014, dotés de nouveaux moyens de mesures de ces deux risques à savoir : le sonomètre et le luxmètre. En effet, le bruit est une source d'inconfort: il entrave la communication orale, gêne l'exécution des tâches délicates. Dans le cas d'exposition sur une longue période, il peut provoquer une surdité irréversible. En dehors des atteintes au système auditif, le bruit ambiant peut entraîner une gêne ou un stress vecteur de troubles et de pathologies qui nuisent, non seulement, la santé du travailleur mais aussi la productivité de son travail, à cause de la baisse de vigilance et de dextérité ou de concentration. Or, il existe des solutions pour lutter efficacement contre le bruit. La réglementation évolue, régulièrement, pour assurer une meilleure qualité acoustique dans les bâtiments neufs. Idem pour le manque de visibilité. Au-delà de l'inconfort visuel facilement perceptible, des conditions défavorables de vision entraînent des conséquences sous-estimées sur les risques encourus par la perte de concentration, la perturbation psychologique entraînant multiplication des erreurs, baisse de qualité dans l'exécution des taches, responsables de nombreux accidents du travail. Les troubles visuels concernent de très nombreux salariés, et se traduisent par la fatigue visuelle (larmoiements, vision altérée, picotements et rougeurs oculaires...), provoquant aussi des douleurs cervicales, maux de tête, des troubles de l'attention et de la concentration, favorisant la survenue d'accidents du travail, occasionnés par une perception visuelle dégradée de l'environnement.

Les employeurs doivent protéger les travailleurs. Dans les cas défaillants les employeurs sont mis en demeure pour doter les employés de moyens de protection. En cas de danger grave ou imminent pour l'intégrité physique des salariés, l'inspection du Travail peut dresser un procès-verbal, directement, sans aucune mise en demeure préalable. Dans ce cadre, on apprend que 234 mises en demeures ont été adressées, par les inspecteurs de l'Inspection régionale du Travail d'Oran, durant la période allant du mois de janvier à la fin octobre de cette année, pour non respect des normes de protection de employées contre les dangers sonores et le mauvais éclairage. Durant cette période, les inspecteurs ont visité, près de 367 lieux de travail, totalisant quelque 3.657 employés exposés à ces deux risques. 49 mises en demeure pour danger d'éclairage, et 185 pour danger sonore ont été établies. Parmi les entreprises mises en demeure 16 ne se sont pas conformées à la réglementation. Rappelons d'autre part que dans le but de renforcer les connaissances des inspecteurs du Travail, sur la lutte contre les incendies et les différents types d'extincteurs, 20 inspecteurs ont été formés, par des cadres de la protection civile, sur le plan d'hygiène et sécurité. Le contrôle de l'application de la réglementation, en matière d'hygiène et de sécurité, dans l'entreprise est confié à l'Inspection du Travail, aux contrôleurs de sécurité, aux ingénieurs-conseils des caisses régionales d'assurance maladie.