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Education : Le CLA appelle à la grève

par M. Aziza

Le souhait formulé par la ministre de l'Education nationale de pérenniser la stabilité dans son secteur risque d'être compromis.

Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a lancé un appel aux fonctionnaires et en particulier à ceux de l'éducation pour observer une journée de grève le 18 de ce mois (18/11/2015). Le syndicat va même plus loin en menaçant de recourir à des actions radicales durant le mois de décembre si jamais la tutelle ne donnait pas suite à ses revendications. Des revendications dont certaines relèvent des prérogatives du gouvernement, et d'autres sont du ressort du ministère de l'Education, soutient le CLA.

 Les membres du conseil national du CLA, réunis le 06/11/2015 au lycée Benteftifa à Blida, exigent la création et l'installation d'un Observatoire national autonome de Suivi du Pouvoir d'achat à travers une politique salariale mobile et indexée qui permettra de voir la réalité des prix sur le marché. L'argument avancé par le CLA est la diminution du pouvoir d'achat des fonctionnaires algériens de plus de 25% au cours de cette année. Ils craignent le pire, prévoyant une diminution du pouvoir d'achat qui baissera de 50% avec l'entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances 2016. Le CLA regrette que « ce sont toujours les fonctionnaires qui paient le lourd tribut de cette crise».

Il réclame aussi une valorisation immédiate de la valeur indiciaire et alerte le Gouvernement sur les retombées que pourrait provoquer cette crise et de s'attendre à une explosion sociale.

Le CLA exige en outre une retraite à 100% et cela après 25 ans de service effectif. Il justifie cette demande par la panique morale qui a gagné l'esprit des enseignants, notamment avec les différentes déclarations émanant des différents membres du Gouvernement, concernant la remise en cause des diverses formules des retraite (retraite anticipée, proportionnelle et celle après 32 ans de service effectif). A cela s'ajoute l'information faisant état de prolongement de l'âge de départ à la retraite de 60 à 65 ans ainsi que la révision de la formule de calcul du montant de la pension de retraite ( la moyenne du salaire des 10 dernières années au lieu des 05 dernières années actuellement). Pour le CLA «tous ces imprévus ont semé la panique parmi les fonctionnaires et ont poussé bon nombre d'entre eux à partir massivement à la retraite».

Selon les membres du CLA, le secteur de l'Education, à lui seul, a enregistré plus de 25.000 demandes de départ à la retraite.

Le syndicat a, par ailleurs, remis en cause la promotion récente de près de 45 000 enseignants aux grades d'enseignant principal. Pour le CLA, cette promotion n'est que de la poudre aux yeux « ces promotions ne sont en fait qu'une affaire de chiffres et non un règlement d'un problème puisque les 45.000 postes ne sont que le remplacement des 20.000 postes annuels d'enseignants partis à la retraite et les 25.000 contractuels ».

Il explique que cette promotion n'avantage que ceux qui partent à la retraite et non les nouvelles recrues. Le CLA demande à la tutelle de revenir à la promotion automatique qui doit être incluse dans le nouveau statut particulier, sinon le problème ne se résoudra pas.

Le syndicat réitère sa revendication ; celle de l'intégration de tous les contractuels ainsi que le paiement régulier de leur salaire sachant, selon le CLA, que plus de 25.000 contractuels sont recrutés dans l'Education nationale sans être payés pendant plusieurs mois.

Le Conseil des lycées d'Algérie rappelle les principales revendications socioprofessionnelles et appel le ministère de l'Education à respecter ses engagements. Il cite la concrétisation des engagements cosignés dans le PV du 07/03/2014 (Valorisation des heures supplémentaires, les primes du Sud, les logements de fonction et la gestion des ?uvres sociales). Il exige le règlement définitif du problème des enseignants suspendus arbitrairement, et la réintégration du secrétaire général de Saïda à son poste de travail, suspendu arbitrairement. Le CLA réclame aussi l'intégration de tous les contractuels de l'Education nationale et le paiement régulier de leur salaire.

Pour le CLA « la stabilité dans le secteur de l'Education se fera par l'amélioration des conditions de vie et de travail des employés mais aussi par l'encadrement de l'ensemble des établissements scolaires ».