Hier, à
partir de midi, le siège de la chambre des arts et métiers (CAM) du quartier de
la Casbah de Constantine était en effervescence à l'occasion de l'installation
des membres de la nouvelle assemblée générale de la CAM, issue des élections du
27 octobre dernier et l'élection du nouveau président. Car, à partir de midi,
les lieux ont été assaillis par une quarantaine d'artisans venant des douze
communes de la wilaya, banderoles brandies haut et réclamant l'annulation des
élections du 27 octobre qu'ils considèrent nulles et non avenues parce que,
selon eux, elles se sont déroulées selon une procédure entachée de nombreuses
irrégularités. «Non aux élections truquées», «Non aux faux artisans», «La CAM
aux vrais artisans », criaient les contestataires parmi lesquels 18 avaient
obtenu la majorité des voix dans leurs bureaux respectifs mais s'étaient
retirés à cause, disent-ils, des fraudes qui ont entaché le déroulement des
élections et aussi par solidarité avec leurs camarades, des anciens dans le
métier, qui se sont vus injustement et illégalement écartés. « Ces élections
c'était du cousu main et se sont déroulées de manière à faciliter la
reconduction du président sortant dont la majorité des artisans n'en veut plus
parce qu'il a déjà accompli deux mandats, sans aucun résultat pour la
corporation », nous ont expliqué, hier, des manifestants. «Les représentants
des candidats ont été chassés de tous les bureaux de vote et les PV qui sont
montés à la commission de wilaya étaient signés uniquement par les
représentants de l'administration », nous a déclaré en outre M. Feltène, l'un
des artisans qui étaient à la tête de la contestation. Il reprochera également
aux organisateurs de la cérémonie d'installation qui s'est déroulée hier
d'avoir désigné un bureau de 26 membres de l'AG alors que celui-ci est composé
de 44. « Ceci parce que les autres n'ont pas été convoqués à temps », assura
notre interlocuteur en indiquant que le président et le vice-président sortants
ont été reconduits à leurs postes respectifs. « Mais nous allons poursuivre la
protestation devant la CAM en demandant l'annulation des élections », a promis
Feltène.
Signalons
que ces contestataires ont déjà introduit une demande d'annulation des
élections deux jours après leur déroulement, soit le 29 octobre, par une
pétition adressée au ministre du Tourisme et de l'Artisanat et ont menacé de
recourir à des formes de protestations plus musclées au cas où ils seront mis
devant le fait accompli. Reste à signaler que ni le nouveau président de la CAM
ni le directeur de cette institution n'ont pu répondre à nos appels parce que
leurs téléphones étaient fermés au cours de l'après-midi d'hier.