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Des sportifs d'élite s'impliquent : Pour une moralisation de la campagne électorale pour la sénatoriale

par Houari Saaïdia

La rencontre organisée samedi après-midi à l'hôtel Royal se voulait deux évènements en un : une célébration du choix d'Oran pour l'organisation des JM 2021 et l'annonce de la candidature de Kazi-Tani Abdelhak aux sénatoriales. Mais à peine la cérémonie a-t-elle commencé que les organisateurs ont dévoilé le fond de leurs pensées. A savoir utiliser cette tribune à laquelle des sportifs algériens d'élite avaient été conviés, pour lancer un appel pour «la moralisation de la campagne électorale», en cette conjoncture de pré-campagne amorçant la concurrence inter-candidats et interpartis pour s'adjuger des places au Sénat.

C'est d'ailleurs ce message, s'indignant contre les pratiques immorales, que l'achat des voix et les alliances tribales n'en sont que les facettes les moins occultes, et invitant par là même les uns et les autres à s'en départir, qui ressort de manière plus marquée de ce rendez-vous initié par le président de l'APW, en son nom personnel. «L'anti-sport politique», pour reprendre le doyen des commentateurs sportifs algériens, Benyoucef Ouadia (invité d'honneur), qui franchit un cap lors de la consultation très restreinte des sénatoriales, a été dénoncé par les sportifs conviés avant (et avec un accent plus prononcé) les politiques, élus locaux ou députés qui ont pris le micro. Les anciens sportifs d'élite qui sont passés au pupitre, à l'instar de la championne olympique du 1.500 m en 2000 à Sidney et par ailleurs membre du comité de candidature d'Oran pour les JM 2021 aux côtés de l'autre grand champion du demi-fond, Morceli Noureddine, Affane Zaza, championne d'Afrique de la natation et ex-présidente de la Fédération nationale de cette discipline, ainsi que la présentatrice vedette de la radio locale El-Bahia, ont trouvé les mots justes pour exprimer leur désapprobation quant au phénomène -qui n'est plus un secret de Polichinelle- dit caricaturalement de «chkara» qui entache de plus en plus les consultations électorales pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. On ne joue pas les moralisateurs de la vie politique et publique ni les redresseurs des torts, mais il faut bien casser ce tabou. Continuer à se taire sur cette forme de délinquance politique, cela revient à dire qu'on la tolère, qu'on l'admette donc. Il est temps de dire tout haut ce qui se passe tout bas. C'est la quintessence du message émis lors de cette rencontre. Un discours dénonciateur qui a le mérite d'être courageux, franc du moins, et qui n'est en fait qu'un constat au ton policé et raffiné d'une réalité bien plus écœurante, où on en est arrivé aux enchères sonnantes et trébuchantes et une vile et basse course de mieux-disant au lieu et place d'une saine compétition de programmes pour une place représentative de la population à la chambre haute du Parlement. «Que cette élection soit, pour une fois, saine et lavée de toute souillure et que les meilleurs d'entre nous soient choisis pour représenter dignement la wilaya de laquelle nous sommes issus», dira le directeur de campagne du candidat RND, Kazi-Tani Abdelhak.