Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Micro-entreprises activant dans le créneau culturel: Les inquiétudes des jeunes investisseurs

par A. Mallem

Rencontrés, hier, à l'ouverture du Salon national de la micro- entreprise, intervenant dans le domaine culturel, exposition qui s'étale du 2 au 7 novembre, dans la grande salle de spectacles ?Ahmed Bey' (ex-Zénith) de Constantine, de nombreux jeunes entrepreneurs, issus des dispositifs de l'Ansej, Cnac, Anem, ayant, manifestement, réussi dans leurs projets respectifs, ont commencé à parler de «l'après- Ansej» et à l'occasion, ils ont exposé les problèmes qu'ils rencontrent, à plusieurs niveaux. Pour M. Abdelhalim Salhi, directeur général d'une micro-entreprise, basée à Chéraga (Alger) et versée dans l'édition, l'impression et la distribution des livres pour enfants, «la Bibliothèque verte», le niveau principal de difficulté se situe dans la sphère des affaires qui, selon lui, est un peu biaisée.

«Aujourd'hui, commence-t-il à expliquer, notre entreprise a grandi et a besoin d'extension, donc d'assiette foncière pour installer ses machines. J'ai besoin d'un hangar spacieux, d'électricité stable, etc. Actuellement, je fais la location de 4 ateliers. C'est vous dire que j'ai besoin d'une assiette pour asseoir mon entreprise à l'aise». Ses collègues de Constantine et de Annaba, activant dans la vannerie et la menuiserie en bois et en aluminium l'approuvent et affirment que le problème n°1 est bien celui du foncier. Le second étant celui de la commercialisation des produits. «Effectivement, diront-ils de concert, l'accès au marché pose problème. Malheureusement, chez nous, il y a des marchés qui sont verrouillés. Du moment que nous avons maîtrisé le facteur qualité, pourquoi ne devrions-nous pas être prioritaires dans les offres de soumission ?». «Priorité pour notre produit, priorité dans la prestation de services, comme ce fut le cas pour la décoration du salon d'honneur du nouvel aéroport de Constantine, pour certains travaux d'impression, etc», estime-t-on. Et M. Salhi d'enchaîner : «Normalement, je devrais avoir une place dans le marché local du moment que j'ai conquis le marché international, que mon entreprise ait un accès direct au marché». Notre interlocuteur en a profité pour nous présenter son entreprise qu'il qualifie de modèle de réussite.

«J'ai beaucoup de perspectives et une feuille de route. Mais je ne sais pas où aller et je ne peux pas y aller», a-t-il avoué.

«Nous avons commencé l'exportation de livres pour enfants depuis 2003, indique-t-il. A ce jour, j'exporte, régulièrement, des livres vers l'Europe, à travers la France vers l'Afrique, notamment au Maroc, au Sénégal, au Burkina-Faso et en Côte d'Ivoire. Pour le monde arabe vers l'Arabie Saoudite (mes meilleurs clients), les Emirats arabes unis. J'ai exporté même au Canada et aux Etats-Unis. Et nous sommes parvenus à vendre des droits d'auteur à l'Egypte ! Il faut quand même le faire!». Et tous ces indices, font remarquer ces jeunes entrepreneurs, montrent qu'il y a un produit compétitif, un savoir-faire. La question que nous posons, maintenant que nos entreprises sont en pleine croissance est la suivante : «quel sera, pour nous, « l'après-Ansej» ? Bénéficierons-nous, toujours, de l'accompagnement, des assiettes foncières pour développer nos activités ?». «On avait espéré poser cette question, au cours du point de presse qui était prévu, après la visite des stands, par la délégation officielle, mais cette visite avait pris trop de temps. Ce sera dans les prochains jours peut-être», soulignent nos interlocuteurs

Signalons à la fin que le salon a été ouvert par le wali qui était entouré des directeurs généraux de l'Ansej, la Cnac et l'Anem, ainsi que des directeurs régionaux des cinq banques étatiques (BNA, Bader, CPA, etc). Rappelons que ce salon réunit une soixantaine d'exposants spécialisés dans les métiers et les activités culturelles, à côté des stands des organismes chargés de la mise en œuvre des dispositifs d'emploi et d'appui à la création de micro-entreprises (ANEM,ANSEJ et CNAC) et qu'un riche programme d'animation est prévu en marge du salon.