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EL-BAYADH : Premier tour de manivelle du film «Geryville la résistante»

par Hadj Mostefaoui

L'histoire tumultueuse et ô combien passionnante de la capitale des Laghouat Ksel ou Géryville, actuellement El-Bayadh, l'une des villes d'Algérie, au même titre que tant d'autres du reste du pays, qui a souffert le martyre durant la guerre de libération nationale, vient d'être portée à l'écran et le premier tour de manivelle d'un film documentaire sur cette période d'âpres privations et de luttes incessantes vient d'être donné sur l'une des places publiques de la ville en cette journée mémorable du 61° anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale. Idée originale, puisée dans le légendaire répertoire historique de cette région à savoir le livre intitulé « Les sources taries de Géryville », ouvrage de référence écrit par la sociologue et monument de la littérature algérienne qu'est l'historienne Mme Rabia Moussaoui, née Bessaih, noble descendante d'une grande famille de révolutionnaires et d'incontestables artisans du mouvement nationaliste. Ce film documentaire d'une durée de 80 minutes, réalisé par le célèbre homme du septième art, Larbi Lakhal, est un hymne à la gloire des combattants de la liberté et des chouhadas, dont il est le producteur, le réalisateur et le scénariste à la fois, se veut un regard sur la vie d'une famille de renom et de références, issue de la tribu des Guerrarridj, de retour dans sa ville natale après plus d'une vingtaine d'années d'exil au nord du pays, soit le long de la période allant de 1942 à 1962. Il s'agit de l'itinéraire d'un père et de son enfant qui reviennent au bled après, les évènements phares de notre glorieux passé, telles la naissance et la création respectivement des deux cellules du PPA /MTLD lors des élections de leurs bureaux locaux, le premier en présence de Messali Hadjpour le PPA/MTLD et le second, Ahmed Ben Bella pour l'Organisation secrète en 1948. Deux cellules embryonnaires qui ne tarderont pas à germer et à donner naissance à un véritable et vaste mouvement de lutte de libération nationale par la naissance du FLN rassembleur de toutes les énergies et forces nationales ainsi que de l'ensemble des patriotes sincères de ce pays, grâce à d'intrépides et courageux hommes, dont tous les membres de la famille Bessaih d'El-Bayadh Baki Boualem, cités dans cet ouvrage et tant d'autres dont nous nous excusons de citer les noms tellement la liste est longue à énumérer. Un récit de référence pour les générations futures, vécu et fidèlement rapporté sans démesure ni prétention aucune par l'une des dignes filles du bled, dont la maison familiale était l'un des bastions de la révolution. Larbi Lakhal, cinéaste algérien d'envergure internationale, ayant arraché ses galons sur les plateaux de cinéma par la réalisation d'une série de productions cinématographiques l'ayant porté aux summum du monde du septième art, rapporte fidèlement et sans parti-pris l'itinéraire mouvementé d'une famille de résistants de Géryville, autour de laquelle gravitaient tous les chefs historiques du mouvement nationaliste et libérateur du pays dont de glorieux chouhadas, issus des Ouled N'har de Sebdou, une quintaine de combattants tombés au champ d'honneur, les armes à la main, dans la région de Sbaihi. Les premiers rôles dans ce film historique sont tenus par l'acteur Abdennour Chellouche, et Bahia Rachedi, des scènes de lutte et de résistance solidement soutenues par des témoignages authentiques et indiscutables de révolutionnaires de haut rang, tel Le docteur Boualem Baki, pièce maîtresse et cheville ouvrière du noyau dur du mouvement nationaliste et libérateur à l'échelon national. La durée du tournage s'étalera sur plus d'une semaine. Auteur d'une série de documentaires retraçant l'héroïque lutte armée du peuple algérien, dont notamment un long document sur la longue épopée de la résistance politique et militaire des populations du sud-ouest algérien depuis 1855 à 1935 une première partie de notre histoire, parachevée par d'autres œuvres retraçant les hauts faits d'armes des combattants de la liberté jusqu'à l'indépendance du pays en 1962, et enfin d'un court-métrage, intitulé « les rites Diwane ». A travers cette nouvelle œuvre cinématographique grandiose, Rabia Moussaoui, rend un vibrant hommage à tous ces femmes et hommes ayant opté pour le sacrifice suprême pour que vive le peuple algérien indépendant et souverain de sa destinée. Un témoignage émouvant et inédit sur la guerre de libération nationale par ceux qui l'ont vécue et par les populations du sud-ouest algérien isolées par l'occupant français, assujetties et éternellement soumises aux corvées les plus basses et à des travaux de forçats dans les activités alfatières et forestières. La population d'El-Bayadh ne saura jamais comment remercier cette grande dame du monde de la culture et des arts, en l'occurrence Mme Rabia Moussaoui, nous a confié un jeune universitaire sur les lieux du tournage de ce documentaire, pour son précieux concours dans l'écriture de l'histoire de la région. Quant au réalisateur de cette grandiose œuvre cinématographique, il a déjà le vent en poupe.