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Pénurie du médicament Sintron : Les aveux du Snapo

par Abdelkrim Zerzouri

Aucune explication plausible pour cerner les ambiguïtés qui entourent la pénurie du médicament vital Sintron (Acénocoumarol), un traitement prescrit pour les personnes souffrant de pathologies cardiaques et autres maladies nécessitant cet anticoagulant. Autant dire que l'énigme de cette pénurie, qui perdure depuis des mois, au grand dam des malades atteints de pathologies cardiaques, demeure entière. « Il existe, effectivement, un problème pour ce médicament (ndlr, Sintron). Et nous n'arrivons pas à situer l'anomalie sur le terrain », a reconnu le président du Syndicat national algérien des pharmacies d'officines (Snapo), M. Messaoud Belambri. Joint hier, au téléphone, M. Belambri précisera que le médicament Sintron est disponible mais en quantité très insuffisante chez certains pharmaciens, alors que d'autres ne l'ont pas du tout sur les étals car n'ayant pas été approvisionnés, chose qui explique que « le médicament en question est, de toute évidence, très mal distribué ». Le pharmacien reste, donc, totalement « impuissant » face à cette perturbation très préjudiciable à la santé du malade atteint de pathologie cardiaque, pour lequel la prise du médicament Sintron est indispensable. Le responsable du Snapo rappellera que le ministre de la Santé avait souligné ces derniers jours que le Sintron existe en quantité suffisante; il avait même indiqué que les quantités importées dépassent celles habituellement programmées. Hélas, sur le terrain, ces affirmations restent aléatoires. Les malades qui suivent un traitement à base de Sintron recourent au marché parallèle, prenant souvent attache avec ceux qui se rendent en Tunisie ou en France, pour leur demander de leur ramener avec eux quelques boîtes. Une épreuve franchement très pénible pour les patients. Le président du Snapo nous apprendra, pour sa part, que le problème a été signalé au ministère de tutelle lors des réunions périodiques avec le comité de concertation sur les médicaments, mais le problème persiste. « Généralement, lorsqu'une pénurie touche un médicament, il faut du temps pour que la situation retrouve son cap normal, mais il faut tirer les leçons et songer à une autre stratégie », estime le président du Snapo. Ce dernier préconise l'adoption d'« un plan stratégique » où l'on devrait prévoir « une diversification » de marques de ce même médicament, « aller vers le générique » pour alléger la pression, ainsi que d'autres options à étudier pour sortir de ce piège qui semble ligoter tout le monde à un seul fournisseur.