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Maghnia : Les motos, un vrai casse-tête

par Cheikh Guetbi

La daïra de Maghnia compte sans conteste, au niveau national, la plus importante densité en « deux-roues » motorisées, un record qui n'a rien de glorieux au vu des problèmes et des accidents que cette densité engendre.

La situation géographique frontalière de cette daïra en est pour beaucoup car, selon des policiers, des réseaux de vols de mobylettes ou motos au Maroc qu'ils écoulent à Maghnia ainsi que ceux qui se sont spécialisés dans leur régularisation en leur confectionnant de faux documents, se sont multipliés et en ont inondé la région frontalière. Récemment, la brigade mobile de la sûreté de la wilaya de Tlemcen a démantelé un réseau de vol et de confection de fausses cartes grises de mobylettes de type 103 et de grosses motos Ninja. Les faussaires ont été arrêtés au niveau de la zone frontalière de Bab El Assa. Outre plusieurs mobylettes saisies, les policiers ont mis la main sur de nombreux faux documents, comme des factures de vente, des cartes d'identité avec le sceau de l'État algérien et des clés de motos. Les prix avantageux des deux-roues ainsi volées ont favorisé cette inondation de Maghnia contre laquelle les éléments de la sûreté de la daïra de Maghnia se démènent vainement. Des opérations coup-de-poing sont régulièrement menées par les éléments de la police afin d'assainir la situation en plaçant en fourrière les motos interpelées sans documents. Dans un bilan officiel de la sûreté de la wilaya de Tlemcen, pour le seul 1er semestre de l'année en cours, plus de 400 mobylettes ont été mises en fourrière à Maghnia pour défaut de documents officiels. Seulement la quasi majorité de celles-ci a été récupérée par les propriétaires et ce, à cause de la réglementation qui impose aux policiers 10 jours seulement de dépôt en fourrière, ce qui s'avère très insuffisant par rapport aux procédures et aux différentes opérations de vérifications des papiers présentés par les propriétaires des motos. Ceci contraint donc les policiers, même si l'enquête n'a pas été achevée, à rendre les motos aux interpelés, au bout des 10 jours officiels, un handicap auquel seule une durée plus longue peut remédier et permet aux policiers de mener aisément leur lutte contre ce fléau de vol de motos de différentes puissances au Maroc et leur revente à Maghnia. Un mois de mise en fourrière sera, selon des policiers, la durée minimale qui leur permettra d'assainir la situation relative à la présence de motos irrégulières sur le territoire de la daïra.