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Mais qui se soucie de BX1?

par Ahmed Farrah

Cette semaine sur les réseaux sociaux, les internautes algériens se solidarisent et se mobilisent pour le jeune hacker Hamza Bendelladj, arrêté à Bangkok le 06 janvier 2013 et réclamé par un tribunal de Géorgie, dans le sud des États-Unis, où il a été extradé pour y être jugé le 5 octobre prochain. Traqué pendant trois ans par le FBI, il est soupçonné d'avoir pénétré dès l'âge de 20 ans, entre 2009 et 2011, dans les systèmes informatiques de banques américaines et d'avoir dérobé plusieurs millions de dollars à quelque 217 banques et établissements américains. Ce génie de l'informatique est né en 1988 dans le quartier populaire de Kouba, sur les hauteurs d'Alger, avait arrêté sa scolarité à la quatrième année moyenne et n'a appris l'informatique que dans les cybercafés plutôt que dans les amphis de l'université. Ces opérations de hacking, d'intrusion et de siphonage dont la presse internationale a fait l'écho et qui lui sont reprochées, sont passibles de plusieurs années de prison aux États-Unis et font de lui l'un des dix plus grands cybercriminels les plus recherchés du monde par le FBI. Connu dans le milieu des hackers sous les pseudonymes de BX1 ou Daniel HB, il utilisait le logiciel SpyEye pour pénétrer dans le cœur des systèmes informatiques et aurait réussi à prendre le contrôle de certains sites gouvernementaux israéliens. Un «délinquant» de génie que son pays oublie dans le monde carcéral américain, et qu'aucun officiel n'a montré le moindre intérêt pour lui. Des pépites comme Hamza, il y en a des centaines en Algérie, personne ne se soucie de leur existence. Nos politiques nichés dans un monde que demain aura déjà gommé, le système binaire des 0 et 1 leur est étrange et étranger. Fixés sur les cours du brent et les places boursières pour affréter la paix sociale, au lieu de chercher et de trouver la matière grise qui est la seule richesse sûre et libératrice des peuples. Le monde mobile, celui qui domine et qui s'impose partout dans la géographie et dans les esprits, investit d'abord dans la recherche et le développement. Si nous, nous avons des matières que la géologie a faites, les autres ont les idées pour nous les soutirer. Le géant Google prépare le The New Digital Age «le nouvel âge numérique». Il se donne les moyens de sa puissance avec un budget de près de 60 milliards de dollars issu de son quasi-monopole de la publicité sur Internet. Ces dernières années, l'entreprise a investi massivement dans la santé (le diabète, les implants, l'ADN, le vieillissement...), les ressources minières spatiales, la robotique, l'intelligence artificielle, la culture et même l'automobile sans conducteur? Google est devenu hégémonique et tentaculaire, son influence est telle qu'elle en devient une force politique qui veut transformer le monde. Le projet politique de Google est centré sur la recherche de l'excellence, la méritocratie et l'exclusion des médiocres.

Dans sa philosophie, la richesse devrait être créée par ceux qui maîtrisent la science et le savoir et non pas héritée de la succession. Pour Google, le monde est connaissable mathématiquement, dans chacun de ses atomes et espère progressivement découvrir les lois mathématiques qui régissent les comportements, les sentiments, la subjectivité et le contrôle social des individus, tout ceci grâce à son moteur de recherche qui espionne le monde. Alors que le «génie» de certains rapaces algériens qui se prennent pour des inventifs, mais qui ne créent que le malheur autour d'eux, transfère les richesses du pays dans les banques étrangères qui en profitent et importent des cailloux et du chiffon dans des conteneurs. Malheur aux peuples incultes qui creusent leurs propres tombes.