Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Rush estival, concession des plages, départ en congé des responsables?

par Houari Saaïdia

« Le cordon avec le boulot, on -ne le coupe pas en congé quand on est commis de l'Etat. Vous êtes tenus à une astreinte et vous devez rester joignables à tout moment par téléphone ». Mercredi soir, le wali n'a apparemment pas réuni dans la salle hémicycle les membres de son exécutif pour leur souhaiter de bonnes vacances. « On ne se déconnecte pas en juillet-août quand on est gestionnaire d'Etat. Certes, on fait une petite pause bien méritée après une année de labeur, pour se ressourcer et recharger ses batteries, mais on ne se met pas en mode off. D'autant plus qu'Oran est une wilaya qui reçoit en été, contrairement à d'autres qui désemplissent », a-t-il rappelé.

 Le grand rush sur Oran, première destination touristique du pays en saison estivale, ne faisant que commencer, la gestion locale -principalement ses volets liés à l'ordre public, la circulation, l'environnement urbain, le commerce et les services- devient un exercice plus difficile qu'en temps normal. Le rappel de l'obligation faite aux chefs de daïra, les maires et leurs SG respectifs, en premier lieu, de rester joignables à tout moment et de rompre le congé si les circonstances l'exigent est d'autant nécessaire que le mode d'intérim, on le sait, ne règle pas certains impondérables de la gestion des collectivités locales pour des raisons de prérogatives, si tant est que l'intérimaire lui-même soit présent. A vrai dire, et le wali ne s'en est pas caché d'ailleurs, un « relâchement » a touché plusieurs communes, tous secteurs confondus, indépendamment des départs en congé, depuis le mois de ramadan, et s'est accentué durant ce grand pont de l'Aïd.

L'administration, les services publics, l'entretien de la ville, les chantiers BTPH? tout fonctionne en sous-régime. Les services privés et le commerce de proximité, en général, ne sont pas en reste, avec des boulangeries, des boucheries, des marchés de fruits et légumes, des officines? toujours en vrai-faux congé. Le phénomène n'est certes pas propre à Oran, mais ses effets se manifestent de manière plus marquée dans cette métropole prise d'assaut par des millions de visiteurs en cette période caniculaire. Sans faire le point sur les carences majeures auxquelles il faut remédier au plus vite avant les grandes arrivées qui déferleront sur Oran par voies maritime, aérienne et terrestre, ainsi que les aoûtiens « locaux », le chef de l'exécutif de wilaya a instruit les responsables concernés à accorder un intérêt particulier à la question du trafic automobile intra-muros et extra-muros, notamment sur les dessertes balnéaires à l'instar de la Corniche. Ce qui l'a conduit, dans l'enchaînement des thèmes, à rouvrir le dossier de la concession des plages.

« J'ai fraichement fait le point avec les responsables locaux de la Gendarmerie nationale, ici présents, sur la situation liée au respect de l'instruction d'interdiction de la concession des plages. Je le répète pour la énième fois : aucun parasol payant n'est accepté sur la plage. Tout contrevenant sera réprimé. De même, toute complicité avérée fera l'objet de poursuites (en justice) », a mis en garde le wali. Il a, d'autre part, relevé l'ambiguïté liée à la mise en concession des parkings jouxtant les plages.

D'après ses explications, à grands traits, l'instruction notifiée par le MICL aux walis à la veille de l'ouverture officielle de la saison estivale, bien qu'elle consacrait le principe de la gratuité des plages et portait expressément sur une interdiction stricte de mise en concession de cet espace, elle laissait de manière tacite, en revanche, à la libre appréciation de l'exécutif local la concession des parkings.

Le wali d'Oran a, à son tour, laissé à l'appréciation de la daïra/APC la gestion de leurs parkings accueillant les estivants. « Mais à condition que ça soit dans un cadre réglementaire », a-t-il précisé. Or, des exemples de mauvaise gestion municipale -voire de non-gestion- de tels espaces sont légion à travers les plages d'Oran. Pire, et cela se passe au vu et au su de presque tout le monde, sur la station balnéaire des Andalouses, pour ne citer que ce cas édifiant, des gardiens de parking autoproclamés venant de tous bords imposent leur diktat aux estivants en leur faisant payer un prix de stationnement même hors du parking réglementaire. « Ce n'est pas aussi grave », répliqueront certains. Sauf que? le ticket qu'on remet à l'automobiliste, même quand il se gare dans un rayon d'un kilomètre du parking, contre 100 à 200 DA, est contrefait. Ça saute aux yeux !