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Bidonvilles: Le maire de Constantine accuse

par A. Mallem

« J'ai constaté que des gens ont pointé du doigt la mairie en l'accusant de complicité avec des fraudeurs qui retournent réoccuper les constructions précaires évacuées lors de l'opération de relogement », s'est indigné, hier, M. Seif-Eddine Rihani, le président de l'APC de Constantine, lorsque nous l'avons interrogé sur ce sujet.

« Ceux qui sont vraiment de mèche avec les fraudeurs, a poursuivi le maire, sont bien des membres des comités de quartiers qui font du business à cette occasion, permettent aux trafiquants de revenir et réoccuper les sites évacués, établissent des recours à une autre catégorie de demandeurs de logements et mettent à profit toute sorte d'opportunité pour réaliser de bonnes affaires ». Ce disant, le maire a rejeté toutes les accusations « collées à la commune par ces gens », dit-il en considérant que ces accusations sont dénuées de tout fondement. Car, a-t-il encore soutenu, « l'APC n'a participé ni à la confection des listes des bénéficiaires, ni à l'attribution des logements et encore moins à l'opération de recensement qui l'avait précédée. Nous ne faisons qu'accomplir la mission qui nous a été dévolue par la loi, en l'occurrence la démolition des constructions après leur évacuation légale, en utilisant les moyens dont nous disposons et malgré les difficultés que nous rencontrons sur le terrain, difficultés découlant de la nature du travail qui a été confié aux équipes techniques de la mairie aussi bien que les difficultés subjectives générées par le comportement de certains individus. « Et Dieu seul sait combien ces difficultés sont nombreuses », ajoutera Rihani qui défendra ses équipes de démolition qui se heurtent parfois à des écueils naturels, comme ces baraquements construites dans des zones inaccessibles pour les engins et qu'il fallait donc démolir manuellement.

« Et si ces habitations ont été construites avec du béton armé, sur deux ou trois niveaux, comment procéder à leur démolition dans le temps et dans l'espace ? Ajoutons à cela le fait que nos équipes se sont trouvées face à des habitations qui n'ont pas été complètement évacuées », relève encore le P/APC. « Ce sont là les facteurs qui ont ralenti quelque peu les opérations de destruction et permis à certaines gens de revenir pour réoccuper les habitations qui ont été évacuées », a estimé le maire. « Les services de sécurité sont entrain de jouer leur rôle dans ce genre de situation et les agents de la commune aussi et ils sont présents quotidiennement sur les sites pour poursuivre l'opération de destruction et la mener à bon terme, et ce, quelles que soient les difficultés rencontrées », notera-t-il. M. Rihani a évoqué l'agression dont a été victime une de ses équipes de démolition dans le quartier de la piscine par des individus non identifiés qui, une fois leur forfait accompli, ont disparu dans la nature. « On nous reproche de la lenteur dans l'accomplissement des opérations de destruction qui fait que les gens trouvent tout le temps pour revenir réoccuper les sites en voie de destruction, mais il faut savoir que nos équipes ont besoin de protection pour mener leur travail dans un environnement toujours hostile, face à une population abusée et remontée contre eux par des trafiquants de toute sorte. C'est pourquoi, a poursuivi le maire, nos agents se trouvent parfois forcés à la paralysie parce que, quelquefois, le nombre des membres des services de sécurité affectés à leur protection est insuffisant. Ce qui facilite singulièrement les agressions qui sont menées contre eux ».