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Après ceux d'Alger et en attendant Constantine : Les traminots d'Oran rejoignent la grève

par Houari Barti

Les travailleurs de la SETRAM Oran ont rejoint, hier, leurs collègues d'Alger dans leur mouvement de grève déclenché, samedi, dans la capitale.

Selon des syndicalistes de l'Unité SETRAM d'Oran, l'administration a procédé, en guise de première réponse à ce mouvement « à la suspension de 20 travailleurs grévistes de leurs postes ». Le chargé de la communication de la SETRAM d'Oran, Riad Fehim, a, pour sa part, contesté le terme « grève » préférant plutôt celui de « perturbation » engendrée par « une trentaine de travailleurs », à l'entrée de l'unité, et les auteurs, a-t-il dit, pourraient, en effet, subir « des sanctions administratives ». Pour Riad Fehim, « l'activité du tramway se poursuivait, le plus normalement, hier, avec une dizaine de rames en service. ».

Pour les syndicalistes, en revanche, 6 rames assuraient dans la journée, d'hier, le service minimum. Un dispositif qu'on prévoyait de renforcer avec 2 rames supplémentaires pour la nuit », soutient-on de même source.

Comme à Alger, la principale revendication porte sur l'IAP ( Indemnisation Appréciation Professionnelle), une prime attribuée, une fois par an, mais uniquement aux cadres dirigeants et agents de maîtrise et qui peut atteindre jusqu'à 120% du salaire. C'est, désormais, une revendication des travailleurs des 3 unités de la SETRAM d'Oran, Alger et Constantine : généraliser l'IAP, à l'ensemble des travailleurs de la SETRAM, y compris les conducteurs, les agents de contrôle, les agents de maintenance, les agents de vente et les agents de sécurité.

« C'est dans ce même état d'esprit qu'évoluent les travailleurs de la SETRAM de Constantine », selon M. Aïssaoui, secrétaire général de la section SETRAM locale. Pour le syndicaliste, la manière avec laquelle est octroyée cette prime donne une preuve de la politique des « deux poids deux mesures », utilisée par l'administration de la SETRAM. C'est quoi cette IAP en vérité, a-t-il dit, « si ce n'est un moyen pour les expatriés (les plus gros salaires en devises) de se servir d'une manière que je trouve, personnellement, outrageante. Qu'on nous explique pourquoi les travailleurs qui ont souvent le plus gros volume horaire, et qui assurent les tâches les plus ingrates sont exclus de cette prime ? s'est-il demandé.

Outre cette revendication relative à l'IAP, les grévistes d'Oran, rappelle-t-on, réclament en outre la réintégration de deux de leurs camarades syndicalistes, suspendus « abusivement » par l'administration selon l'inspection du Travail de la wilaya d'Oran qui a mis, en demeure le 22 juin dernier la direction de la SETRAM, lui demandant de réintégrer dans les meilleurs délais les deux syndicalistes licenciés.