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USM Alger : Une situation très préoccupante

par M. Zeggai

« L'argent ne fait pas tout dans le football », dixit l'emblématique Johan Cruyff. Car l'argent ne fait pas forcément le bonheur. Cette remarque s'applique à l'USMA, le champion en titre, qui se trouve menacé par le spectre de la relégation. Le dernier revers concédé avant-hier au stade Ahmed Zabana face à l'ASMO a hypothéqué ses chances de maintien au grand dam de ses milliers de fans. Ainsi, les Zeghdoud, Meftah et Hadj Adlene, les intérimaires désignés après le limogeage de l'Allemand Otto Pfister, n'ont pas provoqué le déclic psychologique tant attendu. Et les appréhensions du public usmiste se sont avérées fondées. Abattu par la contre performance de son équipe, Mounir Zeghdoud, conscient de la situation inquiétante, a affirmé que : « Cette défaite amère complique sérieusement notre situation. On avait besoin d'un point pour réaliser le maintien, malheureusement on a échoué dans notre tentative ». Mais est-ce logique de voir une équipe de la trempe de l'USMA se battre pour éviter la descente en Ligue 2 ? Comment en est-on arrivé là ? Notre analyse nous amène à dire que le club a été géré d'une manière irrationnelle sans tenir compte des vérités du football et de l'exigence de la compétition. Certains estiment que le président Haddad Rebbouh a été mal conseillé sur certains choix.

D'autres, par contre, affirment que le président usmiste a commis l'erreur de vouloir prendre seul les décisions. Est-ce logique de limoger un entraîneur à deux journées de la fin du championnat ? Nombreux sont ceux qui affirment que Haddad Rebbouh a cédé à la pression sans tenir compte des éventuelles conséquences d'une telle décision à un moment crucial de la compétition. Aussi, d'autres raisons expliquent cette dégringolade du club de Soustara. Ceci démontre que des erreurs ont été commises dans la gestion technique de l'équipe. Ne joue pas qui veut à l'USMA. Certains joueurs ont montré leurs limites. Encore plus, selon certaines indiscrétions émanant des fans usmistes rencontrés au stade Ahmed Zabana, ils sont unanimes en affirmant haut et fort le manque de discipline et surtout de sérieux en dehors du terrain de certains joueurs, un domaine que n'a pas pris en considération la direction et le staff technique, alors que dans le volet recrutement, le critère des qualités morales a été négligé. Sinon comment expliquer la libération des trois Franco-Algériens, Salim Laâsami, Akim Orinel et Laifa Noui ? Au mercato d'hiver, la meilleure affaire a été réalisée par la venue de Beldjillali, mais ce dernier, mal rétabli de ses blessures, a été laissé sur le banc face à l'ASMO. En plus du recrutement, même la liste des joueurs retenus a suscité divers commentaires et spéculations. Aujourd'hui, l'USMA est appelée à livrer une finale pour sa survie parmi l'élite face à l'ASO Chlef, un autre menacé. Pour Mounir Zeghdoud, il n'est pas question de rater cette opportunité même en évoluant à domicile, à huis clos. «On n'a pas le choix. On est condamnés à gagner notre dernier match ou au moins éviter la défaite face à l'ASO pour sauver l'équipe. On doit tirer les enseignements de cette saison à mettre carrément aux oubliettes. L'USMA est un club réputé pour jouer les premiers rôles chaque saison». Le ton est donné par Zeghdoud, l'USMA n'est pas du genre à jouer les seconds rôles.

En somme, cette situation prouve que le problème ne se situe pas au niveau du staff technique. De nombreux entraîneurs se sont succédés mais la situation n'a pas évolué d'un iota. C'est dire que le problème est ailleurs. A l'USMA, on doit savoir que la motivation n'est pas garant de la réussite pour réaliser les objectifs assignés en l'absence d'un esprit de groupe. Ne dit-on pas que «c'est l'âme qui fait courir une équipe»? Haddad doit revoir sa politique.