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Ministère de l'Intérieur : L'état civil et le biométrique traînent le pas

par Yazid Alilat

L'ensemble des revendications sociales des gardes communaux ont été satisfaites, a affirmé hier à la radio nationale M. Abdelhalim Merabti, directeur général des ressources humaines au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Le ministère a répondu favorablement à toutes les revendications (des gardes communaux), qui sont au nombre de 12», a indiqué M. Merabti. Les gardes communaux ont bénéficié notamment de «la retraite proportionnelle exceptionnelle, la révision du régime indemnitaire avec effet rétroactif (pour tous les agents) avec rappels payés à compter de 2012, la revalorisation de la prime d'astreinte qui est passée de 45 à 120% ou la revalorisation de la prime alimentaire qui passe de 3.000 à 4200'' par mois, a expliqué le directeur des ressources humaines.

En outre, il a rappelé que les gardes communaux, qui menacent toujours de marcher sur Alger, ont la possibilité de cumuler leur pension de retraite avec d'autres revenus, alors que la carte Chiffa a été attribuée pour l'ensemble des gardes communaux et les veuves de gardes communaux décédés, les micro-crédits pour la création de micro-entreprises. L'ensemble des quelque 90.000 gardes communaux, dont 65.000 en activité, sot concernés par ces mesures, a précisé M. Merabti. «Nous avons répondu favorablement aux revendications socioprofessionnelles», a encore affirmé le directeur des ressources humaines au ministère de l'Intérieur, qui a ajouté qu'il y a d'autres revendications «qu'on ne peut examiner». Il s'agit, selon lui, de «consacrer leur (gardes communaux, Ndlr.) lutte dans la Constitution et créer un organe gouvernemental dédié aux gardes communaux».

Par ailleurs, il a expliqué que les 8.000 postes de délégataires à l'état civil et 30.000 guichetiers annoncés dimanche par le ministère ne sont pas une «création de poste, mais une désignation de fonctionnaires déjà en poste dans les communes». Il s'agit en fait de poste de travail «créés par arrêté ministériel depuis 2013». Une indemnité supplémentaire de 20% sera octroyée pour les agents préposés aux guichets et 27% pour les délégataires des services de l'état civil, a-t-il ajouté. Cette prime a été consentie pour «capter les meilleures fonctionnaires pour aller travailler dans les services de l'état civil», a-t-il assuré, avant d'indiquer que cet apport en personnel va renforcer le secteur des ressources humaines dans les APC et les daïras. Actuellement, il y a, selon M.Merabti, un agent de guichet pour 1000 habitants, et un délégataire d'état civil pour 4.000 habitants. «Ce chiffre est appelé à croître si on crée de nouvelles communes», précise-t-il. Concernant la question des chaînes aux guichets et le temps d'attente anormalement long en dépit des nouvelles mesures pour faciliter l'obtention de documents administratifs par les citoyens, il a botté en touche, estimant que dans les mairies, on peut obtenir un document en «30 secondes». Pour le renouvellement du passeport, la situation est pire, puisque dans certaines daïras, notamment dans la wilaya de Blida, la situation est dramatique, avec une totale absence de prise en charge des demandeurs, qui attendent dans des conditions épouvantables dans ce qui ressemble à une salle d'attente sans chaises, souvent plusieurs heures avant de s'enregistrer. Des situations où souvent les citoyens repartent bredouilles, sans avoir renouvelé leur passeport.

PASSEPORT BIOMETRIQUE: TEMPS DE DELIVRANCE ENCORE LONG

Selon M. Merabti, le temps moyen de délivrance des passeports est entre dix à quinze jours. Mais, en réalité, le délai de délivrance est beaucoup plus long, de plus d'un mois à deux mois dans les wilayas, hormis à Alger où les passeports sont en effet délivrés en moins de 20 jours. Dans les autres wilayas, ce temps de traitement est beaucoup plus long, en dépit de l'informatisation de la procédure. Ce point noir dans la nouvelle architecture de l'administration algérienne, qui s'est nettement améliorée, il faut le souligner, devrait requérir l'attention des responsables du ministère de l'Intérieur, pour gommer les différences entre wilayas. Si le nombre des nouvelles communes annoncées par le Premier ministre n'est pas encre «tranché», selon M. Merabti, la loi de finances 2015 a revu en substantielle hausse le budget du Fonds commun des collectivités locales (FCCL) et les Plans communaux de développement (PCD).  Pour ces derniers, la loi de finances 2015 a dégagé 100 milliards de dinars, alors que le FCCL a été doté de 50 milliards de dinars. Tous les projets inscrits dans le cadre des PCD et du FCCL sont destinés ?'à l'amélioration de la qualité de vie des citoyens (routes, AEP, santé,...)». «La nouveauté est que maintenant la société civile est consultée par les élus pour le choix des projets», a indiqué ce responsable qui a souligné que «c'est la démocratie participative. La participation des citoyens est souhaitée pour une bonne démocratie participative qui implique le citoyen dans la gestion de ses affaires, ce qui va amener à un meilleur choix des projets ». Il précise: «nous voulons une gestion transparente dans les communes, dont la distribution des logements». Pour le nouveau fonds de solidarité, il a été créé «pour mieux répartir les fonds de développement aux régions éloignées des chefs-lieu de communes et une meilleure visibilité sur la répartition de l'argent». Il a par ailleurs abordé le nouveau concept de »communes mobiles» dans le cas de citoyens vivant loin des circonscriptions administratives. Une première expérience a été faite à Tamanrasset et se poursuivra à Djelfa pour apporter aux citoyens qui ne le peuvent pas leurs documents administratifs. Enfin, «le 12 S peut être refait« en cas de perte, a assuré M. Merabti, selon lequel le ministère de l'Intérieur a mis en place un vaste programme de formation pour les SG de wilaya, les président d'APW, les chefs de service, etc. 20.000 fonctionnaires ont bénéficié d'une formation en 2014, a-t-il précisé.