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Hausse surprise des prix des cigarettes

par Houari Barti

De nouvelles augmentations des prix des cigarettes de marque étrangère ont été enregistrées depuis hier sur le marché national, a-t-on constaté auprès des buralistes de la place d'Oran. Variant entre 10 et 20 dinars selon la marque, ces augmentations interviennent à peine cinq mois après une première augmentation enregistrée en janvier dernier. Si cette première augmentation s'expliquait par l'entrée en vigueur de nouvelles taxes de 10 et 15% dans le cadre de la loi de finances 2015, rien ne justifie, cependant, celle qui vient d'être faite, si ce n'est, peut-être, une augmentation factuelle liée à la période estivale connue pour une hausse de la demande sur les produits tabagiques. Ainsi, les cigarettes de marque Marlboro, par exemple, commercialisées en Algérie par la Société de Tabac algéro-émiratie (STAE) sont passés de 180 dinars à 200 dinars le paquet, soit une augmentation de plus de 10%. Depuis le début de l'année, le prix du paquet de cette marque a gagné au total 50 dinars, soit une hausse de plus de 33%. Même constat pour les autres marques comme les Winston, LM et Camel qui ont, eux aussi, connu des augmentations, mais de moindre ampleur, 10 dinars au paquet. Ainsi, les cigarettes de marque Winston et LM sont passé de 140 dinars à 150 dinars, souligne-t-on.

Pour rappel, toutes les marques de cigarettes avaient déjà connu en début d'année des augmentations substantielles de prix variant entre 10 et 30 dinars. Cette première augmentation avait été induite par les nouvelles taxes de 10% et 15% imposées aux produits tabagiques à partir du 1er janvier dernier. Mais dans les faits, ces augmentations ont souvent dépassé le taux fixé de ces taxes pour se répercuter par des hausses de prix variant entre 10, 20 et 30 dinars, selon les marques, certes, mais aussi selon le prix décidé par les commerçants.

 Des pénuries avaient même été enregistrées pour certaines marques, histoire de justifier et de normaliser rapidement des majorations de prix supplémentaires à celles induites par les nouvelles taxes. C'est le cas par exemple de la marque West fabriquée par International Tobaccos. Vendue avant la nouvelle taxe à 100 dinars, elle est passée après augmentation à 110 dinars puis, rapidement, à 120 dinars sous prétexte de pénurie. La pénurie est depuis passée, mais la majoration est maintenue à ce jour. L'augmentation réelle opérée sur la marque West n'est finalement pas de 15% tel qu'annoncé, mais de 20%. Même constat pour les Marlboro Light dont le paquet était passé à 180 dinars. Là aussi, l'augmentation opérée (30 dinars) représentait un taux de 20% par rapport à l'ancien prix. On est loin des 15% annoncés par les pouvoirs publics. Certains buralistes avaient expliqué ce dépassement de la taxe décidée par un problème d'ordre pratique ayant trait à la petite monnaie. «Si on opère une augmentation de 15% sur un paquet qui vaut 150 dinars, on aura un prix de 172,5 dinars. Pas très pratique ! On est donc obligé d'arrondir à 180 dinars», se défend un buraliste oranais. L'argument de la non-disponibilité de la petite monnaie est, encore une fois, brandi pour justifier des surcoûts que le petit consommateur est toujours seul à payer de sa poche.