Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Toxicomanie : En attendant les traitements de substitution

par Salah-Eddine K.

Le recours au traitement substitutif aux opiacés est inévitable, mais reste à définir le cadre juridique pour introduire ce système.

L'introduction de traitements de substitution aux opiacés (TSO) au profit de personnes recourant aux drogues dures, semble être consacrée par les participants au séminaire, organisé par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie et le ministère de la Santé (MSPRH), auquel ont pris part 150 participants du réseau euro-méditerranéen (MED- net ) et le groupe européen ?Pompidou'. L'option pour l'introduction des traitements substitutifs (TSO) vient à point conjurer les effets négatifs de la consommation de drogues dures qui commence, ces dernières années, à prendre de l'ampleur, même si cela n'a pas, encore, atteint un niveau alarmant. Mais il vaut mieux anticiper sur la question, d'autant plus, que les expériences des autres pays « est là pour nous éviter les pièges et les erreurs à ne pas commettre».

Psychiatres, experts, sociologues, chercheurs, directeurs de pénitenciers ont fait part, hier, lors du séminaire organisé au ?Sheraton', Alger, des expériences de leurs pays respectifs, en ce qui concerne la lutte contre la drogue et, notamment, sur l'introduction du traitement substitutif (TSO), pour la prise en charge de consommateurs de drogues dures : héroïne et cocaïne. Selon le sous-directeur de la Santé mentale du ministère de la Santé, Mohamed Chakali, la loi algérienne (04-8 du 25-12-2004 ) concernant la prise en charge du toxicomane constitue une avancée, en ce sens, qu'elle fait passer le toxicomane du statut de délinquant à réprimer à celui de patient à prendre en charge. Il fait le point sur les centres dont dispose le pays (32 centres de soins alors que 11 autres sont en réalisation) qui vont élargir la prise en charge des toxicomanes en situation de dépendance au cannabis et aux psychotropes, essentiellement. L'orateur indiquera que grâce à cette loi beaucoup d'acquis, ont été réalisés dans le domaine, de l'injonction de la thérapie à l'abandon des poursuites judiciaires pour les toxicomanes qui acceptent de suivre le traitement.

En ce qui concerne les TSO, un cadre juridique est nécessaire pour déterminer les structures en charge de distribution et de suivi. La recommandation qui semble se dessiner est celle qui consiste à « ne pas perdre de temps et de mettre en place les structures de prise en charge avant la promulgation de loi sur l'introduction des TSO qui risque de prendre du temps », car, selon le psychiatre belge, Serge Zombek la solution pour les personnes dépendant des drogues dures reste la prise en charge par l'Etat pour réduire les risques liés à la consommation de ces drogues ».