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Electricité : Le PDG de Sonelgaz réclame une hausse des tarifs

par Yazid Alilat

Encore une fois, le P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, réclame une hausse des tarifs de l'électricité. Le plan de charge du groupe lui impose, selon M. Bouterfa, une révision à la hausse des tarifs de l'électricité, en direction en particulier des gros consommateurs, c'est-à-dire les industriels. Il a expliqué hier sur les ondes de la radio nationale qu'en termes d'investissements, ?'d''ici à 2017, on aura besoin de 1.000 milliards de dinars pour la production d'électricité, et 100 mds de dinars/an pour le renouvelable''. Pour cela, ?'il faut libérer les prix. On a un rendez-vous qu'il faut avancer, c'est-à-dire augmenter les prix pour desserrer la contrainte sur Sonelgaz, et aussi sur les banques'', a-t-il souligné. Critiquant le système de subvention de l'électricité, il a estimé que ?'si on donne 1.000 mds de DA à Sonelgaz, on prive d'autres secteurs (industriels) de ces financements. Il faut revoir tout cela''. M. Bouterfa explique que la clientèle HT (haute tension, usines, complexes industriels...) achète à 2,20 DA en hors taxes, et elle revient à 3 DA, cela veut dire que 80 cts sont subventionnés par l'Etat''. Selon le patron du groupe Sonelgaz, les industriels doivent payer leur électricité au juste prix ?'et pour cela, on doit leur dire, pour fabriquer, il faut mettre le prix, soyez compétitifs'', avant de souligner que le coût de production est de 3 dinars, ?'on ne peut vendre à moins de 3 dinars''. Et puis, il affirme: ?'Je demande d'augmenter les tarifs (de l'électricité). Il faut arriver à faire augmenter les tarifs'', a-t-il ajouté, avant de nuancer que ?'pour les ménages, l'Etat a sa politique''. ?'Dans une première phase, il faut toucher la grosse industrie: une cimenterie, une usine de sidérurgie doivent être touchées, ainsi que les verreries. On exporte le verre avec un tarif subventionné'', a-t-il lancé, avant de relever qu'''il y a des logiques qu'il faut remettre en place''. ?'Oui, la subvention (de l'Etat) doit être canalisée vers le citoyen, (mais) vers l'industrie, il faut regarder''. Sur la question de savoir si c'est Sonelgaz qui va décider de cette hausse des tarifs de l'électricité, il a répondu qu'''il y a une commission de régulation. Tant qu'elle trouve des solutions, nous n'avions rien à dire''. Les créances de Sonelgaz tournent annuellement entre 45 et 47 mds de dinars, et le groupe emprunte 80 mds de DA de découvert par an, ?'et d'ici à 2017, il va augmenter. Il faut que l'Etat se détermine: soit une subvention d'exploitation, soit une augmentation (des tarifs). Il faut se déterminer aujourd'hui'', a-t-il préconisé.

INTEGRATION INDUSTRIELLE : DU RETARD A COMBLER

Par ailleurs, le groupe Sonelgaz a importé ces deux dernières années pour 14 milliards de dollars d'investissements et non de consommation. ?'Il s'agit d'investissements à long terme de 20 à 25 ans'', a précisé M. Bouterfa, pour qui ces investissements sont orientés vers le développement d'une industrie nationale apte à réduire justement «ces importations». ''Sonelgaz chargée de la production de l'électricité, il y a une stratégie à mener, avec la fin de la stratégie de l'usine clef en main à fin 2017'', a souligné M. Bouterfa qui a expliqué qu'il y a une intégration industrielle, avec la fabrication locale de câble, poteaux et composants divers''. ?'D'ici à 2017, ?'il y a 13.000 mégawatts en chantier, soit 13 milliards de dollars, et plus de la moitié sont en cours de réalisation'', explique, d'autre part, M. Bouterfa pour qui le taux d'intégration est actuellement à hauteur de moins de 20% pour les moyens de production, et ce taux, on doit le porter de 20 à 80%'' dans les prochaines années. Pour les appels d'offres du groupe qui excluent les opérateurs nationaux, il a expliqué qu'''il y a des appels d'offres pour les centrales électriques et les postes haute tension, par ce qu'ils ne sont pas fabriqués en Algérie. Mais les opérateurs nationaux peuvent intervenir dans le génie civil. Si on veut les inciter dans la fabrication des postes haute tension, il faut une intégration par le haut et non par le bas, avec la fabrication de turbines, les transformateurs et chaudières. On ne peut faire autrement, le marché algérien est de 1.000 à 1.500 mégawats par an, dont on doit au moins arriver à une intégration pour des 1.500 MW/an''. Des investissements lourds, de l'ordre de 600 milliards de dinars ont été faits en 2014, et des investissements lourds ont été décidés dès 2012. Ils s'étalent sur cinq ans et portent sur 20 milliards d'euros, en vue de rattraper le retard. Cela a déjà permis de franchir le pic de la demande de 12.200 mégawatts cet hiver'', selon M. Bouterfa selon lequel ?'1.000 milliards de DA ont été déjà engagés et 1.000 mds de DA restent engagés pour les deux années à venir pour rattraper les retards'' dans la production d'électricité. ?'En 2017, on sera dans la normalité'', a-t-il encore souligné, avant d'expliquer que le programme actuel porte sur le renouvellement et la sécurisation des équipements électriques. ?'On ne peut réduire les coupures (d'électricité) que par des procédés technologiques, avec une qualité de service qui a un prix''. Pour les coupures d'électricité qui pourraient éventuellement être enregistrées cet été 2015, M. Bouterfa a rappelé que l'Algérie ?'est l'un des pays qui investissent le plus en matière d'électricité. On ne peut relancer la machine industrielle que par une disponibilité de l'énergie, on ne va pas freiner les investisseurs''. Il soulignera à ce propos que ?'ce qui a été réalisé en cinq ans n'a pas été fait en 50 ans''. Quant au renouvelable, ?'qui vise à économiser du gaz et nécessite d'autres enveloppes (budgétaires)'', il a tenu à préciser que ?'ce n'est pas la priorité de Sonelgaz. Notre priorité est de satisfaire la demande de l'Algérien en électricité (...)''. Le programme de l'énergie renouvelable ?'n'est pas le programme de Sonelgaz'', a-t-il encore précisé, même si le groupe est engagé sur un programme de 4.000 MW d'ici à 2020, mais ?'avec la disponibilité financière. Si on trouve des financements, on accélère ce programme'', a-t-il dit.