De par la grâce de la Ligue des champions, le derby madrilène est devenu euro derby où la rivalité s'est accrue depuis que l'Atletico est revenu au premier plan. A l'aller, il y a une semaine, le Real a affiché sa supériorité sur le plan du jeu mais sans parvenir à la matérialiser au tableau d'affichage. Ce constat nous permet de dire que l'équipe du président Florentino Perez a conservé ses fondamentaux au moment où l'Atletico est moins tranchant. Est-ce à dire que les coéquipiers de Casillas vont se qualifier facilement ? C'est mal connaître le tempérament de feu des Colchoneros qui ne craignent personne. Durant toute la semaine, les deux rivaux ont affûté leurs armes et restent à l'écoute de la moindre information émanant du camp adverse. Il se trouve que la malchance s'est abattue sur l'effectif de Carlo Ancelloti qui sera privé de plusieurs titulaires : Bale et Modric pour blessures, le défenseur latéral Marcelo pour cause de suspension. Ce choc arrive à un moment charnière pour le Real et son entraîneur qui n'est pas pressé pour renouveler son contrat. Cela a suffi pour déclencher des rumeurs, l'entraîneur espagnol du FC Porto se déclarant prêt à rallier la Maison Blanche. Comment résoudre le problème des absences de ce soir ? Ancelloti pense à Jesé et à Chicarito en attaque, tandis Coentrao sera titularisé comme défenseur gauche. Pour le milieu, il compte faire appel à Ilarramendi au poste de récupérateur aux côtés de Kross.

On a même prêté à Ancelloti l'idée d'évoluer avec trois défenseurs centraux pour contrer les attaquants de l'Atletico, Griezmann et Mandzukic. Ces derniers seront-ils alignés ensemble ? Ce serait une surprise de la part de Diego Simeone, dont les penchants défensifs sont bien connus. Cette fois encore, ce sera intense entre les deux frères ennemis. A Monaco, la seconde manche s'annonce plus relevée, dans la mesure où l'avantage pris à Turin n'est pas une garantie pour la Juventus. C'est juste un avantage acquis grâce à une grossière erreur d'arbitrage. Or, nul n'ignore que quand il s'agit de préserver un résultat, les Italiens sont inimitables.

Ainsi donc, on ne serait pas étonné outre mesure de voir le leader de la série A évoluer en bloc équipe, subir avant de contre-attaquer. Dans ce cas de figure, un problème se poserait pour les Monégasques qui ne prennent jamais le jeu à leur compte, une attitude tactique instaurée par leur entraîneur Leonardo Jardin. Cette Juve-là semble quand même prenable, même si elle compte dans ses rangs de fortes individualités. Et pourtant, les Monégasques sont bien obligés d'aller taquiner le gardien Buffon s'ils veulent poursuivre leur belle aventure en Ligue des champions. Cela signifierait que le projet de former une grande équipe dans la Principauté est en bonne voie. Comme on le voit, tant à Madrid qu'à Monaco, c'est le suspense qui présidera ces deux chocs.