La régionalisation et l'autonomie des régions, voire l'instauration du système fédéral, constituent les solutions indiquées pour répondre aux aspirations du citoyen, selon Saïd Sadi et Ali Yahia Abdenour qui animaient conjointement, hier, une conférence-débat à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, dans le cadre de la célébration du printemps berbère. Pour eux, le système actuel a montré ses limites dans la gestion des affaires du citoyen d'où l'urgence d'opter pour le système de la décentralisation qui a donné des résultats dans de nombreux pays. Les deux hommes n'ont pas manqué l'occasion de critiquer le régime accusé de continuer à gérer le pays par la dictature en l'absence des équilibres entre les différents pouvoirs. Pour l'infatigable militant des droits de l'homme, Maître Ali Yahia Abdenour, « ce pouvoir fait peur à son peuple ». Et de souligner l'importance des effectifs des forces de l'ordre recrutés ces dernières années. La maladie du président de la République et la révision de la Constitution n'ont pas été en reste des critiques des deux hommes qui ont appelé à l'urgence de mettre en place une alternative démocratique à ce régime finissant, en préconisant l'union de toutes les forces démocratiques à travers le pays.

Pour Saïd Sadi, le vent de liberté du sud du pays doit s'étendre à l'ensemble du territoire national pour imposer le changement démocratique. Ce changement, selon le même intervenant, est irréversible «car la peur a changé de camp et l'époque de la rente pétrolière est révolue avec le recul des prix du pétrole». Il a soutenu que la communauté internationale n'est plus prête à « tolérer la fraude électorale par laquelle le régime se maintient au pouvoir ».

Ali Yahia Abdenour a, de son côté, appelé les nouvelles générations à fédérer leurs énergies pour faire aboutir les idéaux démocratiques dans le pays par voie pacifique et éviter de tomber dans le piège de la violence.

Il est à noter qu'au cours de cette même conférence, ces animateurs ont longuement abordé l'historique du printemps berbère, en particulier, et le combat pour la démocratie, en général, en Algérie, en marquant des haltes à chacune de leurs étapes.