Les citoyens ont
été surpris de trouver, jeudi dernier, des documents administratifs officiels
appartenant à l'antenne de Constantine de l'Office national de métrologie
légale (ONML), dispersés sur le trottoir longeant le mur du CEM Khadidja, situé
dans le centre-ville de Constantine. Les collégiens se sont beaucoup amusés en
se renvoyant ces documents comme des ballons avec leurs pieds. Des pièces
agrafées, des documents officiels signés, encore bien ordonnés et attachés avec
des trombones, des statistiques écrites à la main sur des bouts de papier avec
l'empreinte du cachet rond de l'antenne dessus. Un état, donc, qui témoigne de
la hâte dans laquelle s'est faite l'opération de ??liquidation'' de cet amas d'archives,
remontant aux années 2002 et 2003. Du courrier privé émanant de l'ONML, adressé
en 2002 et 2003 à son antenne de Constantine, afin de lui demander de désigner
des personnes pour des opérations techniques relevant des activités de cette
antenne. Des lettres de rappel de cet office, aux chefs de ses annexes
régionales, découvre-t-on parmi les papiers qu'on a ramassés au hasard. Des
correspondances de l'antenne de Constantine destinées à l'Office national, où
l'on établit le bilan des saisies de balances au cours du mois de Ramadhan en
2002. Ainsi que des mémoires de sommes dues, ou taxes parafiscales datant de
1998, établies par la CCLS de Mila, pour des contrôles météorologiques.
Des copies de
correspondances émanant des autres agences figurent également dans
l'échantillon qu'on a en notre possession, celle de Sétif, à titre d'exemple,
adressée au directeur de l'office. Le planning des vacances d'été de quelques
employés de l'antenne où le nom et le prénom sont clairement mentionnés. Des
ordres de mission pour les chauffeurs, des mises en demeure établies par
l'antenne à l'adresse de certaines personnes pour provision insuffisante dans
leurs comptes bancaires. Des demandes d'autorisation de stationnement des
véhicules appartenant à cette antenne au niveau de certains complexes, des
convocations pour des visites techniques sur lesquelles le nom des
propriétaires des véhicules est mentionné et des procès de vérification
d'instruments de mesure, tous datant de 2002 et 2003. «Les responsables de
l'ONML, qui s'y connaissent si bien en matière d'instrumentation, ne doivent
pas ignorer, de ce fait, que le prix d'une déchiqueteuse de papier la plus
sophistiquée ne doit pas dépasser les 10.000 DA, et ça leur permettra
d'éliminer leurs archives d'une manière plus discrète», raillent des témoins.
«Utiliser un incinérateur est une autre option qui est à leur portée, mais un
peu plus coûteuse», admettent d'autres. Sans pour autant oublier de souligner
l'aspect non légal de cette manière de se défaire de ses documents officiels
dans la rue.