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SIDI BEL ABBES: Le LPA et les déboires des acquéreurs

par M.D.

Un programme de 3000 logements LPA est en souffrance depuis plus de 2 années. Plusieurs milliers de dossiers ont depuis été déposés au niveau du service du logement de la daïra qui a entamé des enquêtes et dressé des listes qui ont été communiquées via la direction du logement à plusieurs promoteurs.

Le wali de l'époque a pris le soin de distribuer des quotas aux promoteurs qui ont soumissionné pour ces formules de logements qui ont remplacé le LSP en impliquant l'agence foncière , l'OPGI et l'AADL qui ont bénéficié entre eux de 1000 logements. A l'exception de l'agence foncière qui a entamé son programme et respecté le cahier des charges, le reste des promoteurs privés et publics n'ont pas démarré les chantiers, pourtant les assiettes foncières ont été dégagées à plusieurs endroits avec l'établissement des actes livrés en bonne et due forme aux promoteurs.

Que s'est-il passé pour que ces promoteurs ne soient pas arrivés à démarrer les chantiers ? Ils sont plus d'une vingtaine d'entreprises concernées par ce vaste programme. Chacun y va par son propre argument. On évoque des contraintes trouvées sur les terrains à l'image de l'abondance des eaux souterraines qui nécessitent des techniques de drainage à priori onéreux et qui affectent le prix du logement fixé à 210 millions sans l'aide de l'état. Pour l'administration qui a mis à exécution toutes les procédures pour permettre aux promoteurs des démarrer les chantiers, le cahier des charges est clair et stipule que les prix sont fermes et non révisables quelles que soient les contraintes.

On explique que les entreprises ont soumissionné dans ces projets et sont censées avoir pris connaissance de toutes les clauses introduites dans le document qu'ils ont signé avec la direction du logement, y compris celle qui stipule que le promoteur est dans l'obligation d'exécuter les travaux à hauteur de 20 % pour prétendre au premier versement de l'acquéreur. Malheureusement, de ce côté on apprend qu'un bon nombre d'entreprises ont déjà encaissé des sommes qui varient entre 1 et 2 millions de dinars sans que le projet n'ait démarré.

Deux promoteurs qui ont fait l'objet de plaintes sont actuellement derrière les barreaux et une enquête serait en cours pour passer au peigne fin ce dossier qui constitue pour les pouvoirs publics une bombe à retardement. Certains promoteurs qui avaient l'habitude «de déplumer» les acquéreurs dans la formule du LSP se retrouvent coincés par les clauses des cahiers des charges et les pouvoirs sont confrontés à une pression subie par la forte demande de logement dans cette formule. La daïra de Sidi Bel Abbès enregistre le chiffre qui avoisine les 17 000 dossiers déposés jusqu'à présent. Ce qui aurait incité l'administration à user de tout l'arsenal juridique pour entamer un assainissement de ce dossier qui fait jaser, croit-on savoir.