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La mosquée «Ben Badis» d'Oran ouvre ses portes

par Houari Saaïdia

La cérémonie d'inauguration de la grande mosquée ?Abdelhamid Ben Badis' d'Oran, qui s'est déroulée hier vendredi, a été réduite à sa plus simple forme. Le décorum déployé pour la circonstance aura été sobre, modeste. Pas de réjouissances fastueuses et pompeuses, comme prévoyaient certains. Logique, puisqu'il s'agit d'un lieu de culte et de prière. Cela explique-t-il, pour autant, que la participation de l'Exécutif gouvernemental, à cet évènement national -car c'en est un- a été réduite à la seule présence du responsable du secteur, en l'occurrence le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs ?

En présence, donc, de chefs suprêmes de quelques zaouïas, ou leurs auxiliaires, de l'évêque du diocèse d'Oran, et nombre de ?chouyoukh' de l'Association des oulémas musulmans d'Algérie, ainsi que des représentants diplomatiques et des autorités locales, notamment, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, a procédé, hier matin, à l'inauguration de cette mosquée, qui se veut un grand lieu cultuel, culturel et scientifique, à la fois. L'engagement pris, depuis plusieurs mois, par les pouvoirs publics locaux, à leur tête le wali d'Oran Zâalane Abdelghani, pour que l'appel à la prière fuse du haut minaret de la grande mosquée d'Oran, le 17 avril 2015, a été, finalement tenu. A vrai dire, il n'y avait pas l'ombre d'un doute que cette promesse d'achever et de mettre en service cette grande mosquée, la mi-avril, c'est à-dire avec une avance remarquable de trois mois par rapport au délai contractuel (le 4 juin prochain) accordé à l'entreprise turque ?Bilyap Insaat', à la faveur d'un suivi, de jour en jour, et même, d'heure en heure, dans la dernière ligne droite du chantier. Une vraie course contre la montre pour faire de ce vendredi 17 avril 2015 une journée particulière pour les Oranais, en premier lieu. Ce lieu de culte matérialisé par un imposant édifice, dont l'achèvement a nécessité une enveloppe financière de près de 800 milliards de centimes, a été doté, récemment d'un établissement public de gestion au statut d'entreprise à caractère social.

L'idée-force de cette approche est toute est simple: le collège des imams se consacrera aux prêches, le conseil d'administration s'occupera, lui, de la gestion. Pas d'amalgame entre rôle spirituel et didactique et fonction gestionnaire et managériale, comme cela est de mise dans les « petites » mosquées de quartier où c'est l'association locale, régentée par un cercle fermé, centré autour de l'imam qui fait presque tout. Cette approche - nouvelle voire innovante - initiée par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, dans la gestion des lieux de culte de grande instance, pour ainsi dire, à l'instar de la grande mosquée d'Oran, trouve toute sa pertinence dans le fait simple et évident que ce grand complexe multifonctionnel, à plusieurs dépendances et annexes comportant des moyens TIC et quelques technologies d'économie énergétique et qui atteint des pics d'affluence de 15.000 personnes durant les grands rendez-vous religieux, ne peut être administré par les imams et leurs assistants préposés. C'est un exercice gestionnaire managériel et entrepreneurial, à la fois, pour lequel le corps des imams n'a ni vocation ni savoir-faire. « L'imam est certes l'autorité morale et spirituelle de la mosquée. Dans ce grand lieu de culte, d'adoration de Dieu, d'éducation et d'enseignement des valeurs et des percepts de l'Islam, l'imam a bien d'autres choses à faire que de s'occuper d'un robinet qui fuite ou d'une lampe grillée (?) Il y a des charges colossales de fonctionnement : l'éclairage, le gaz, l'eau, l'électricité, la climatisation, les TIC, en plus de l'organisation des tâches, au sein de la structure, le flux humain, le stationnement au parking, etc. Tout cela nécessite un organisme de gestion, un staff, un organigramme, un budget? », avait expliqué le chef de l'exécutif de wilaya, à l'occasion de l'installation du conseil d'administration de l'établissement gestionnaire.