Pour M. Sayah
Hocine, désigné il y a tout juste un mois à la tête de l'établissement
hospitalier de santé mère-enfant, ou maternité de Sidi Mabrouk, il est plus
qu'indispensable de juguler le phénomène des évacuations anarchiques et
injustifiées de parturientes venant des autres structures situées à l'intérieur
et en dehors de la wilaya. «C'est l'un des rares points noirs qui demeure
encore non réglé et qui risque de réduire à néant tous nos efforts
d'organisation interne tendant à une meilleure prise en charge des malades».
Cette question est revenue souvent dans la bouche de ce responsable qui nous a
reçus hier matin vendredi dans son bureau pour nous faire, sans complaisance,
un état des lieux de sa structure qui a subi un travail de lifting et de mise à
niveau ayant duré plusieurs mois. Et de poursuivre en expliquant que chaque
établissement sanitaire a ses spécificités et ses contraintes budgétaires, mais
le sien se trouve mis dans l'obligation de consommer 56 % de son budget pour
les médicaments et consommables alors que nous sommes seulement au 4ème mois de
l'année. « A ce train-là, comment allons-nous faire après la consommation
totale du budget, du moment que nous sommes obligés de prendre en charge les
parturientes qui nous viennent de partout, à une cadence de 35 à 40
accouchements par jour ?», s'est-il interrogé.
Abordant la
question de la surcharge qui faisait montrer du doigt sa structure, notre
interlocuteur a assuré que ce problème est complètement réglé. «Désormais, il
n'y aura plus de lits supplémentaires dans une chambre, plus de parturientes
qui dorment par terre», a-t-il assuré. Ajoutant, «lorsque j'ai pris en main
cette unité, j'ai constaté que le service gynécologie abritait plus de 120
pensionnaires alors que la capacité technique du service était limitée à 72
places. Deux femmes par lit, d'autres installées à même le carrelage. D'autre
part, il y avait des parturientes qui restent plus d'un mois sans raison
médicale évidente. Conséquence : tension permanente chez les travailleurs
générés par un surcroît d'activité, et la structure a mauvaise image au sein de
l'opinion publique». Notre interlocuteur relève dans ce sillage que «grâce à
une stabilité sur le front socioprofessionnelle, la collaboration des
travailleurs, la situation s'améliore de plus en plus». Avec la structure de
pédiatrie d'El Mansourah qui lui est rattachée, l'EHS de Sidi Mabrouk comprend
maintenant 724 agents dont 190 médecins, 258 paramédicaux et 258 agents
administratifs. « Avec cet effectif la prise en charge des malades se fait dans
les normes techniques et médicales et une parturiente ne reste pas plus de cinq
jours chez nous», a commenté le directeur de l'EHS. Mais il ne manquera pas
d'insister pour qu'il y ait absolument «une coordination permanente entre les
responsables des structures sanitaires de gynécologie de la wilaya pour aboutir
à une rationalisation du flux des parturientes». Il proposera dans ce sens des
réunions, au moins une fois par mois, pour se prêter assistance mutuellement.
«De Tébessa, Guelma, Oued-Zenati, Ain Fakroun, d'Oum-El-Bouaghi et, surtout,
insiste le directeur de l'EHS de Sidi Mabrouk, d'El-Khroub où l'on continue à
diriger systématiquement les parturientes vers notre structure. J'ai ici les
ordonnances que je vais envoyer à qui de droit, qui prouvent que les
orientations se font abusivement, parfois sans examen du malade. Elle se
présente et on se contente de l'orienter automatiquement vers l'EHS de Sidi
Mabrouk. Et ce n'est pas du tout normal !», dira-t-il d'un air excédé. Il
conclura que son unité dispose désormais d'un centre de transfusion sanguine qui,
en dehors du programme ordinaire, lance des actions de collecte de sang auprès
des collectivités et des corps constitués pour constituer des stocks de
sécurité.