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Sécurité alimentaire : Les USA prêts à aider l'Algérie

par M. Aziza

Bien que l'Algérie n'ait jamais été confrontée à un incident alimentaire criminel ou terroriste, les intervenants, hier, au séminaire sur la sécurité alimentaire, organisé dans le cadre de la coopération algéro-américaine, ont jugé nécessaire de lancer des débats sur le sujet.

La finalité recherchée est la modification du regard des autorités et de tous les secteurs concernés sur la nécessité d'asseoir une politique nationale de prévention et de sécurité alimentaire.

Car pour le moment, notre pays s'intéresse essentiellement à la sécurité alimentaire dans son volet production, importation et disponibilité, avec moins d'intérêt pour la question de la «défense alimentaire». C'est, d'ailleurs, ce qu'a indiqué le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, Boughanem Karim, hier, en marge de l'ouverture des travaux du séminaire tenu à l'hôtel Hilton. Ce responsable, représentant le secteur de l'agriculture, a toutefois affirmé que notre pays dispose d'un système appelé HACCP, dont le principe se résume à détecter toute défaillance accidentelle à toutes les échelles, que ce soit pour la production ou la consommation alimentaire. Autrement dit, tout ce qui concerne les problèmes d'intoxications accidentelles. Et d'affirmer que ce système ne tient pas en compte «les contaminations criminelles ou terroristes» d'où la nécessité de s'inspirer de l'expérience américaine dans le domaine. Très vigilants, notamment par rapport aux menaces terroristes et criminelles, les Américains sont très avancés dans la prévention et la protection de toute la chaîne alimentaire contre les risques d'actions malveillantes, criminelles ou terroristes.

L'ambassadrice des Etats-Unis, Madame Joan A. Polaschik, a affirmé dans ce sens que son pays a beaucoup d'expérience technique à partager. Et d'affirmer que les Etats-Unis sont prêts à assister l'Algérie dans ses efforts pour accroître les productions agricoles. Elle a affirmé que son pays est prêt à collaborer avec l'Algérie, notamment dans la transformation du lait, fabrication de matériel agricole et les techniques de production animale. Elle a également précisé, lors de son intervention, que le Bureau des affaires agricoles de l'ambassade peut aider à établir des relations avec les organisations et entreprises américaines spécialisées dans ces domaines. L'ambassadrice a évoqué des opportunités de formation et de recherche à travers les programmes de bourses Cochran et Borlaug dans des domaines divers de l'agriculture, de la biotechnologie jusqu'à la gestion des risques. Concernant la sécurité alimentaire, Madame Joan Polaschik a précisé que la communauté internationale doit élaborer une stratégie d'atténuation pour réduire les vulnérabilités identifiées dans notre système alimentaire mondial. Elle a estimé qu'un incident de contamination accidentelle pourrait avoir un impact énorme sur l'économie locale, la santé publique, la sécurité et la confiance des consommateurs, ainsi qu'éroder sensiblement la confiance dans les relations commerciales.

Au-delà des détails techniques, les experts représentant du département de l'Agriculture des Etats-Unis (United States Département of Agriculture, USDA) ont affirmé qu'un poisson biologique, chimique ou radiologique pourrait être employé pour des actes terroristes ou criminels. Et d'ajouter qu'une faiblesse de conception ou d'implémentation pourrait être exploitée par l'ennemi, d'où la nécessité de développer un plan national de «défense alimentaire».