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L'évitement de Mers El Kébir en voie d'achèvement : Vers une nouvelle Corniche supérieure

par H. S.

Le projet sur lequel tablent les autorités locales pour régler définitivement l'épineux problème de saturation de la corniche oranaise, à savoir la liaison autoroutière qui reliera le futur évitement de Mers El-Kébir à la Corniche supérieure (CW44 - CW 45), enregistre un taux d'avancement de 75%, selon une source proche de la DTP. Serpentant dans le massif montagneux, cette importante infrastructure routière au profil autoroutier « 2 x 2 voies », 2 chaussées de 7 mètres chacune, avec un terre-plein de 2 mètres et un accotement de 2 mètres, se fraye peu à peu un chemin dans un relief autant difficile que périlleux. Tout le chantier est ouvert, de part en part, le long du tracé de 5 kilomètres, a-t-on constaté sur place, après avoir accédé au chantier par un chemin pratiqué par l'entreprise de réalisation pour le passage des engins via le CW 44, à mi-parcours entre Haï Ouarsenis et le lieudit Aïn Khedidja. La force de frappe de « Eurl Injaz El-Jazair » (ex: E.G.T.P.B - Meriah) est probante : pas moins de 150 engins (bulls, brises-roches, pelles hydrauliques, chargeurs et rétro-chargeurs, dumpers, camions bennes 10 à 15 tonnes, etc.) sont en action tout au long du tracé sinueux et plus de 200 travailleurs, tous corps confondus, sont à l'œuvre.

L'affaire n'est pas du tout mince : il s'agit d'extraire un volume de plus de 2 millions de m3, dont 60% de nature rocheuse, en combinant engins et explosifs, dans une première phase. Ce à quoi se déploie l'entreprise, depuis le coup d'envoi du chantier, laquelle connaît très bien cette zone pour y avoir déjà réalisé plusieurs projets, dont ceux de l'aménagement et la modernisation de la RN2, tronçon autoroutier longeant Mers El-Kébir (zone inondable), la réhabilitation et la modernisation du CW45 et le dédoublement de la voie de la Corniche supérieure CW44 (la 1ère tranche).

Une fois menée à bout, cette route sera connectée à la RN2 au moyen d'un échangeur en cours de réalisation à Mers El-Kébir, précisément à proximité de la base navale (route nationale n°02), à hauteur de Haï Hansali (ex-Longchamp). Il faut signaler que le projet portant réalisation de l'évitement de Mers El-Kébir a été scindé en 2 lots : route et ouvrage d'art. L'enveloppe financière globale allouée à cette réalisation dépassait, lors de la première estimation, les 514 millions de dinars, selon une source de la direction des travaux publics (DTP). Il y a lieu de noter que cet échangeur, dont la réalisation est confiée à l'entreprise nationale des grands ouvrages d'art, ENGOA, va permettre de désengorger la circulation dans cette zone, notamment durant la saison estivale, d'autant plus qu'il s'agit de l'un des accès principaux aux plages de la partie ouest d'Oran.

D'après une source de cette entreprise de réalisation, les caractéristiques techniques de l'ouvrage d'art tel qu'il avait été conçu dans l'étude de l'avant-projet sommaire (APS), ont dû être revues par la suite, étant donné que l'ouvrage d'art «initial» ne répondait pas aux paramètres réels.

Ainsi, par exemple, au lieu et à la place des 20 poutres en béton de 20 mètres, l'ENGOA va mettre en place 60 poutres (soit le triple) en béton précontraint de dimensions 33 sur 40 mètres, précise-t-on de même source. On note que l'échangeur s'étendra sur 170 mètres. Ce triplement de la quantité nécessitera forcément un réajustement du coût. Cet échangeur aura à faire transiter le flux dans le sens Oran/Aïn El-Turck en contournant la ville de Mers El-Kébir, en l'orientant vers la section autoroutière en voie d'achèvement par « Eurl Injaz El-Jazair », et ce, via un évitement montagneux qui serpentera dans le bassin versant de Mers El-Kébir et débouchera directement sur le lieudit Aïn Khedidja (intersection entre les CW44 et CW45 - Corniche supérieure -) tout en contournant le tissu urbain. Il est donc prévu une connexion entre la route nationale n°2 (RN2), communément appelée route des Tunnels ou la Corniche tout court, et la nouvelle Corniche via un point de jonction situé à hauteur de l'ancienne chapelle de cité Longchamp. C'est-à-dire que l'automobiliste venant d'Oran aura l'embarras du choix d'itinéraires pour se rendre à la ville côtière d'Aïn El-Turck et ses environs (Bousfer, El-Ançor, les Andalouses, etc.). Il pourra soit emprunter la future route de la Corniche qui culmine en haut du mont Murdjadjo, soit prendre la RN2 qui serpente dans les falaises avec vue sur mer tout au long du trajet, ou bien encore prendre la route des Tunnels depuis la pêcherie et, une fois arrivé à l'entrée de Mers El-Kébir, à hauteur de la cité Longchamp, bifurquer via une bretelle qui sera réalisée là pour contourner la ville et éviter l'encombrement de la circulation pour rallier la Corniche supérieure.

L'on prévoit ainsi trois ouvrages d'art entre échangeurs en forme de pont et un viaduc sur cette distance, précise-t-on encore.