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EL-BAYADH : Les marchés hebdomadaires aux bestiaux fermés

par Hadj Mostefaoui

En dépit des mesures préventives draconiennes prises par la direction des services agricoles de la wilaya, l'apparition récente de la fièvre aphteuse qui s'est installée sur le territoire de 11 communes de la wilaya, fait craindre le pire aux éleveurs qui s'inquiètent d'ores et déjà pour la survie de leur cheptel ovin et bovin. Il faut savoir que l'élevage ovin, qui constitue l'unique ressource pour cette frange de la population, est estimé à plus de 1.500.000 têtes auquel vient se greffer en période estivale pas moins de 2.000.000 de têtes de moutons, propriété des transhumants issus de wilayas limitrophes de Djelfa, de Tiaret et de Laghouat. Avec la période de transhumance qui s'est ouverte récemment, la situation pourrait s'aggraver davantage et le cheptel serait réellement menacé par cette maladie qui ne pardonne pas.

Prenant le taureau par les cornes, le premier responsable de la wilaya vient de prendre une mesure salutaire, voire même draconienne en faveur de ces éleveurs, en décidant par décret de wilaya de fermer à l'avenir et dès cette semaine les trois principaux marchés aux bestiaux, et ceci jusqu'à ce que la situation sera définitivement maîtrisée. Il s'agit des trois marchés aux bestiaux les plus importants, ceux des chefs-lieux des daïras d'El-Bayadh, de Bougtob et d'El-Abiodh, réputés pour être les centres d'échanges ruraux les plus importants et les plus vulnérables de tout le sud-ouest du pays.

En effet, chacun de ces centres commerciaux draine à lui seul chaque jour de marché pas moins de 20.000 têtes d'ovins, destinées à l'abattage et à la consommation locale et les acquéreurs venus par régiments entiers des différentes contrées du pays ne se font pas prier pour rafler la moitié du bétail proposé à la vente.

Seul le cheptel dûment vacciné par des vétérinaires relevant de la DSA est autorisé à être écoulé sur le marché local et gare aux transhumants venus de l'est du pays qui enfreignent les règles énoncées dans ce décret et qui ne présentent pas de certificat de vaccination lors de chaque point de contrôle des services vétérinaires, fixes ou itinérants, installés tout le long des différents voies de passage prévues et connues, des axes importants reliant les pâturages les plus fréquentés, de l'est à ceux du sud de la wilaya. Des équipes motorisées mobiles de vétérinaires, relevant de la direction des services agricoles de la wilaya, sont sur le pied de guerre et arpentent à longueur de journée, parfois jusqu'à une heure tardive de la nuit, l'immensité de la steppe en quête de transhumants récalcitrants qui profitent de l'obscurité de la nuit pour échapper ainsi à tout contrôle de leur bétail.