« Vivre de son art ou comment faire fructifier son art ?», tel est le
questionnement posé, hier, lors de la journée d'étude sur le thème
?'Sensibilisation à la création des micro-entreprises culturelles». Cette
journée d'étude sur l'investissement dans le monde culturel qui s'inscrit dans
le cadre de la préparation de l'événement culturel «Constantine capitale de la
culture arabe», a été organisée par l'ANSEJ Constantine en partenariat de
l'Ecole Régionale des Beaux-Arts, au niveau de cette dernière. L'ANSEJ, à
travers cette initiative pionnière au niveau national, met à la disposition des
étudiants dans le domaine des arts ses 17 ans d'expérience dans la création et
l'accompagnement des jeunes dans la création de micro-entreprises. Le directeur
de l'ANSEJ, M. Tarek Belmili, a insisté dans son allocution sur «l'importance
du développement de l'esprit entrepreneurial» en affirmant que «le
développement économique et l'investissement dans n'importe quel pays doit
passer impérativement par le développement de l'acte entrepreneurial à travers
la PME et la PMI». Le secteur culturel est très pauvre en matière
d'investissement, d'ailleurs on ne trouve pas dans la banque de données des
projets déposés au niveau de l'agence et versant dans ce sens, a-t-il dit. «On
s'est rapproché de vous parce que l'Etat a besoin de vous, dans ce domaine très
particulier où personne d'autre n'a votre compétence, cela en saisissant
l'opportunité de l'événement «Constantine capitale de la culture arabe».
Aujourd'hui ce n'est que le point de départ d'une procédure qui s'inscrit dans
le temps, mais on espère récolter ses fruits au cours de cette année»,
souligne-t-il à la fin de son allocution.
M. Amine Khodja Sadek, le directeur de l'Ecole Régionale des Beaux Arts,
a pour sa part indiqué que «c'est une grande occasion qui s'offre à vous pour
que votre projet de fin d'étude soit réalisé par votre propre entreprise. On
avait des problèmes d'orientation auparavant, maintenant l'initiative de
l'ANSEJ vous aidera à mieux vous prendre en charge. L'Agence, ayant demandé dans
ce sens une fiche technique de chaque matière enseignée au niveau de notre
école, le Design Graphique, le Design d'Aménagement, la Miniature, la Peinture
et la Sculpture». Ajoutant qu'«une cellule composée de l'ANSEJ, de l'Ecole
Régionale des Beaux Arts, de l'Architecture et de l'Université sera installée
pour une éventuelle création d'ateliers et de bureaux d'études». En marge de
cette journée d'étude, et en réponse à notre question si, «la réussite de ce
genre de projets dans une société comme la notre ne se révélerait pas utopique
?», le directeur de l'ANSEJ, nous a répondu qu'«avant, on disait que les
algériens n'aimaient pas voyager, mais avec l'évolution des mentalités, ils
sont partout maintenant ; on va travailler sur l'esprit et c'est l'offre qui provoque
la demande et non pas le contraire, l'offre on peut la contrôler, c'est a nous
d'apprendre aux gens à consommer le produit culturel». Le même avis a été
partagé par M. Amine Khodja Sadek, le directeur de l'Ecole Régionale des Beaux
Arts qui a son idée pour pousser les gens à acheter des objets d'art. Ce
dernier ambitionne «d'organiser une vente aux enchères d'œuvres d'art pour des
causes nobles, une première dans notre pays», annonce-t-il à ce propos. Et pour
que cela ne reste pas de la pure théorie, les organisateurs ont invité, hier,
un jeune chef de micro- entreprise versée dans l'art, en l'occurrence la
sculpture du bois. Cet entrepreneur a détaillé tout son parcours d'entrepreneur
artiste, depuis les premières formalités à la concrétisation.