Pour rassurer la population et les fidèles qui nourrissent de profondes questions à ce sujet, une représentante de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC), organisme dépendant du ministère de la Culture et qui pilote les projets de restauration des mosquées et zaouïas à travers la wilaya, a déclaré hier que les délégations étrangères qui seront les hôtes de la ville des ponts, dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», peuvent visiter les mosquées et les zaouïas en cours de restauration même si celles-ci sont en chantier. Cette responsable a ajouté, à l'intention des fidèles, que les salles de prière des mosquées seront préparées et ouvertes aux fidèles durant le prochain Ramadhan pour les prières des Taraouih. Telles sont les informations essentielles qui ont émergé de l'émission «Forum» de la radio régionale diffusée hier en direct et consacrée à la préparation des institutions religieuses et historiques de la ville pour accueillir cet évènement.

Tout le monde sait que plusieurs mosquées historiques et de nombreuses zaouiate de Constantine demeurent fermées depuis plusieurs mois pour cause de restauration. Et dans ce cadre, la fermeture de certaines mosquées d'envergure historique et culturelle (Djamaa El-Kébir, Mosquée Hussein Bey, etc.) situées en plein centre-ville, ne va pas sans porter préjudice aux fidèles d'une part, et à la population en général qui supporte mal que de telles institutions religieuses qui portent une part importante de l'histoire de la ville ne peuvent être visitées par les délégations étrangères, notamment par les Arabes et les Musulmans, qui vont participer à la manifestation. C'est la problématique qui a été posée aux représentants des secteurs concernés qui ont participé à l'émission. Constantine comporte 38 mosquées et zaouïas, indiquera la représentante de l'OGEBC. 21 mosquées sont classées parmi le patrimoine historique et 6 figurent au patrimoine archéologique et culturel. Les mosquées et zaouïas qui font l'objet de travaux de restauration sont au nombre de 19: 12 mosquées et 7 zaouïas. Les chantiers de restauration les concernant ont été lancés le 14 février 2013. Mais certaines mosquées n'ont été fermées qu'après le Ramadhan. Malheureusement, les travaux ont été arrêtés le 4 novembre de la même année par décision administrative. Et c'est les motifs de cet arrêt que le représentant de l'APW, Me Amirèche Nadir, a cherché à connaître avec insistance.

Et c'est toujours Mme Kouri Nouha, la coordinatrice des projets de restauration à l'OGEBC, qui a répondu en faisant valoir d'une part des problèmes juridiques et administratifs soulevés par le code des marchés publics au moment de la passation des contrats et relatifs à la personnalité morale et physique des contractants, et d'autre part à la nature des édifices eux-mêmes lorsqu'on a fait des découvertes archéologiques sous certains d'entre eux, à l'instar de Djamaa El-Kébir. Il fallait donc prendre de grandes précautions pour ne pas toucher à ces découvertes, respecter le type d'architecture, de la décoration. Et cela a abouti à l'arrêt des travaux pour aviser les autorités locales en leur demandant la marche à suivre pour continuer éventuellement le travail de restauration. Ajoutons aussi le fait que les études se font au fur et à mesure de l'avancement des chantiers. Et Mme Kouri d'évoquer aussi les retards générés par quelques problèmes rencontrés avec les associations des mosquées, des particuliers et des commerçants. Et la représentante de l'OGEBC a conclu en soulignant que ce ne sont pas toutes les mosquées de la ville qui ont été fermées, mais seulement 7 d'entre elles. Et au représentant de l'APW d'objecter que, exception faite de quelques grandes mosquées comme celles de l'Istiqlal et Chentli, en additionnant les capacités des mosquées encore ouvertes, elles n'atteindront pas celles d'une mosquée comme celle de Hussein Bey qui demeure malheureusement fermée aux fidèles depuis bientôt 10 mois.