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Hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi : Plus de 4 000 toxicomanes pris en charge

par J. Boukraa

A Oran, comme dans les autres wilayas du pays, notamment dans la région ouest, le nombre de toxicomanes se multiplie d'année en année, alors que les centres de prévention et de désintoxication existants sont incapables de les prendre en charge ; Actuellement, l'établissement spécialisé en psychiatrie de Sidi chahmi prend en charge près de 4 200 toxicomanes, soit une hausse considérable par rapport à la même période de l'année écoulée où 3 300 toxicomanes ont été examinés du 1 janvier 2013 au 31 mars 2014, dont près de 370 ont été hospitalisés pour une cure de désintoxication.

Devant le nombre croissant des consommateurs, cette structure n'arrive plus à répondre aux besoins de la wilaya. La majorité des cas est suivie à distance.

A ce titre, un nouveau centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie a été ouvert, le mois de novembre dernier, au niveau de l'établissement public de santé de proximité à Akid Lotfi 2, à Oran Est, et reçoit entre trois et dix cas par jour. Encadré par une équipe de médecins spécialisés en psychologie, le centre a pour mission l'accueil des usagers et de leur entourage, l'information, l'évaluation médicale, psychologique et sociale à travers des consultations et l'orientation si nécessaire vers des services adaptés.

Le centre propose les prestations suivantes : suivi médical spécialisé, consultations, traitements de substitution, projet de soins (sevrage en ambulatoire et milieu hospitaliser, aide à la gestion de la consommation).

Ce centre prendra en charge les jeunes en dépendance physiologique et psychologique à une substance ou à un comportement. Le centre prendra en charge les toxicomanes en collaboration avec le centre de désintoxication de l'hôpital de Sidi Chami. Le marché de la drogue a franchi même les portes des établissements scolaires. Les signaux sont au rouge.

L'emprise des psychotropes a pris des proportions inquiétantes et ne peut plus être cachée. Achat, vente et consommation se font en plein jour, au vu et au su de tous. Conscients de la vulnérabilité de ces jeunes, les dealers jettent, désormais, leur dévolu sur les lycées et les collèges de la capitale pour écouler leur marchandise. Seulement, si tous les établissements sont ciblés, le taux de pénétration des drogues dépend de plusieurs facteurs. Le pourcentage de jeunes consommant des drogues dépend de l'emplacement du lycée ou du collège et du niveau social des élèves. Le phénomène ne touche pas une couche sociale précise, mais puise dans toutes les franges de la société et chaque milieu à ses facteurs favorisants. Les lycéens issus de familles démunies sont certes plus vulnérables et plus prédisposés, mais ne peuvent, sauf exception, se permettre des drogues qui coûtent cher. Et c'est justement le drame.

Car, si les toxicomanes de quartiers huppés peuvent payer leur drogue, nombreux sont ceux qui se tournent vers le vol et les agressions pour s'en acquitter. D'autres se rabattent sur l'inhalation de produits volatiles et solvants organiques tels la colle, les détachants, les aérosols, l'éther et l'acétone.