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Immeubles, commerces, établissements publics et privés? : Lancement d'une opération d'envergure de ravalement des façades

par Houari Saaïdia

« On a perdu les bonnes habitudes. Jadis, le ravalement des façades se faisait, presque automatiquement, chaque mois de mars. Il ne suffit pas de signer un arrêté municipal pour voir les murs de la ville repeints et les devantures remises en état de propreté. Il faut un travail de porte-à-porte : sensibiliser, venir en aide, créer un esprit de volontariat, de responsabilisation individuelle et non d'assistanat, mettre en demeure et sanctionner si besoin est ».

Pour une ville propre, ou plutôt moins sale -pour mettre les pieds sur terre-. Telle est la finalité de la campagne de ravalement des façades lancée récemment par la wilaya d'Oran. Dans ce registre, en particulier, le wali croit en l'action et ne prête pas l'oreille aux voix de détraction qui dévalorisent et mettent en doute la pertinence et l'impact des actes entrepris par les pouvoirs publics pour l'entretien de l'environnement urbain, la revalorisation de l'habitat et l'amélioration du cadre de vie. « ?Nous allons ravaler les façades de notre cité. C'est une des missions régaliennes de l'Etat, de la collectivité locale par translation ». C'est un extrait, mis en gras, de l'intervention du chef de l'exécutif local, Zâalane Abdelghani, à l'ouverture de la réunion tenue, mercredi 1er avril, à l'hémicycle, consacrée à l'ordre du jour : lancement d'une opération d'envergure de ravalement des façades à travers les douze secteurs urbains de la ville d'Oran. L'action a été effectivement entamée, le lendemain jeudi. Elle suit son cours et devra s'étaler sur plusieurs semaines. L'opération s'articule en fait sur deux axes : le programme de la direction de l'habitat dont la mise en œuvre est financée par la taxe d'habitation (dont le recouvrement se fait via les factures d'électricité) et l'action volontariste mobilisant les établissements publics, les propriétaires privés, les particuliers, selon le statut du maître des lieux. C'est, à grand trait, le schéma directeur de l'opération. Pour se faire, le wali a impliqué tous les acteurs institutionnels et de société civile à qui incombe le rôle de piloter et de coordonner les actions sur le terrain. C'est le cas, notamment, du maire d'Oran, du directeur de l'animation locale relevant de la DAL, des directeurs et délégués des douze secteurs urbains, des services techniques de l'APC, des EPIC de wilaya, du secteur du commerce, de la police d'urbanisme et de protection de l'environnement (PUPE), entre autres. Le plan mis au point consiste à œuvrer en cellules. Pour chaque secteur d'intervention, qui se confond avec le secteur urbain en fait, est mise en place une cellule animée par une liste nominative, tenue par des obligations de résultat.

OBLIGATION DE RESULTAT POUR LES SECTEURS URBAINS

Pour le cadre réglementaire, les autorités locales avaient pris le soin d'anticiper l'action par la signature d'un arrêt du maire portant injonction par l'autorité municipale aux propriétaires de procéder aux travaux de ravalement des façades et, le cas échéant, à la remise en état de propreté des murs extérieurs des immeubles et des accessoires apparents des façades. Ceci n'étant, à vrai dire, que pour la forme, que pour revêtir l'action de l'autorité de la chose publique. Sur le terrain, tout dépend de l'esprit de « débrouillardise » du petit chef local, de ses relations avec sa petite population, sa microsociété civile, ses comités de quartier, etc. L'art de persuader prime sur la force de dissuader, mais les deux vont ensemble généralement.

Sont bien entendu concernés par ces travaux de ravalement, les parties commerciales ou artisanales des façades ainsi que les établissements publics situés sur l'axe, lesquels doivent être pris en charge par leurs secteurs respectifs. De son côté, l'opération de ravalement et de remise en état des immeubles menée par l'OPGI doit inclure, tout naturellement, le nettoyage et la peinture de façades et de murs de clôture, la peinture et réfection des garde-corps et des balcons, la restauration et restitution des menuiseries et huisseries, la réfection et reprise des éléments de modénature (bandeaux, corniches et tout élément architectural remarquable), réfection des éléments de zinguerie associés à la façade (gouttières, descentes d'eaux pluviales, dauphins...), réfection des souches de cheminées, traitement de l'étanchéité de la façade, peinture des dessous de toit apparents et des lucarnes, déplacement et/ou suppression de coffrets de branchement, etc.

Il y a lieu de noter, dans ce registre, que l'OPGI a annoncé dernièrement le lancement d'une opération de ravalement d'une vingtaine de façades d'immeubles de la ville d'Oran. Il s'agit d'un premier lot d'un programme de 600 immeubles à réhabiliter. Néanmoins, l'action recèle quelques difficultés d'ordre administratif et financier, ajoutées au fait que certaines sociétés à qui on avait confié des projets de restauration, ne sont pas qualifiées pour ce genre de travaux et des traces de bâclage sont vite apparues à peine quelques semaines après l'achèvement des travaux sur certains immeubles. A noter également que des chantiers très importants comme celui de la Grande Poste et de l'hôtel de ville, tournent au ralenti et des questionnements demeurent sur la date de leur livraison.