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Le sac de 50 kilos cédé à 550 et 600 dinars : Hausse sensible des prix du ciment

par J. Boukraâ



Malgré la hausse de la production et la guerre contre les spéculateurs, la démarche engagée par les pouvoirs publics pour améliorer le système de distribution du ciment et l'application rigoureuse du contrôle au niveau des marchés, les prix du ciment connaissent, ces dernier temps, une hausse vertigineuse.

En effet, le sac de ciment de 50 kg est écoulé par certains revendeurs à Es sénia, Cheteibo où Victor Hugo, à un prix qui varie entre 550 et 600 dinars, alors que les usines livrent le sac de ciment beaucoup moins cher. Selon un grosssiste, les prix du ciment ont enregistré une hausse en raison de la forte demande des entreprises mais aussi des particuliers, précisément durant cette période, et une fois de plus, la filière de trafic du ciment fait parler d'elle. La mafia, qui a fait de ce marché un filon juteux, ne s'était embarrassée d'aucun scrupule pour céder ce matériau de construction à des prix excessifs. Pourtant, deux cimenteries, Lafarge d'Oggaz (prévue au départ pour fabriquer du ciment blanc mais actuellement axée aussi sur le ciment gris) et Asec Zahana, à 7 km de la première, sont toutes les deux situées dans un rayon de 15 km de la wilaya d'Oran ; mais la spéculation persiste. Lafarge, (à 100% française), avec ses 2,5 millions de tonnes/an, et Asec (à 35% égyptienne et 65% algérienne) avec ses 1,6 million de tonnes/an, n'arrivent toujours pas à satisfaire le marché local qui est en plein essor à cause des projets de construction lancés ces dernières années. Ce secteur échappe au contrôle de l'Etat, ce qui a poussé certains spéculateurs à dicter leur loi et leurs prix sans que personne ne puisse mettre un terme à cette hausse illégale. Comment le ciment arrive-t-il entre les mains de ces revendeurs clandestins ? «Tout se joue au moment de la récupération de ce matériau de construction auprès des usines.

Le ciment, sensé être livré aux clients qui ont déposé leurs dossiers au préalable au niveau de la direction de l'usine pour un approvisionnement par quota, est souvent détourné pour atterrir au marché noir », affirme un entrepreneur.