Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Pêche : L'aquaculture pour combler le déficit

par M. Aziza

Pour lancer 100 projets dans le domaine de l'aquaculture rapidement, des conventions ont été signées hier entre le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, la SAA, la BADR et le FGAR. L'enjeu est d'aider les investisseurs à mettre en œuvre leurs projets en toute assurance et les inciter à promouvoir l'aquaculture pour répondre à la demande.

Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, a précisé hier, en marge de la journée d'information et auprès des investisseurs concernés, à l'hôtel Aurassi, que l'objectif assigné est de mettre en application, à travers ces conventions, les mesures de facilités et les mesures incitatives pour réaliser rapidement les 100 projets. Et de poursuivre, pour atteindre progressivement les 500 projets d'ici 2017. Le ministre rassure en affirmant que la mise en place d'un système d'accompagnement à l'investissement des filières de la pêche et de l'aquaculture (SAIPA) ainsi que les mesures incitatives, vont à coup sûr donner un élan au développement du secteur de la pêche notamment l'aquaculture. Il cite devant les investisseurs la mise en place d'un guichet au niveau des chambres des wilayas de pêche, la formation à la carte et surtout l'allégement et la décentralisation des procédures. Le ministre précise, dans ce sens, que 75 concessions ont été octroyées cette année aux investisseurs, sachant qu'auparavant une vingtaine de concessions ont été octroyées durant les 15 dernières années. Actuellement, l'autorisation est attribuée après trois mois du dépôt d'un dossier conforme pour un projet dans le domaine de l'aquaculture. Selon les cadres du département de Ferroukhi, l'Algérie actuellement est le seul pays capable de répondre rapidement pour un projet dans le domaine de l'aquaculture, notamment si on se compare à des pays européens qui prennent beaucoup de temps pour remettre une autorisation d'exploitation. Le ministre a également évoqué la mise en place d'une assurance économique multirisque pour l'aquaculture.

D'ailleurs, une convention a été signée hier entre la SAA et la CAPA pour donner plus d'assurance aux investisseurs et à leur production en cas d'incident. A cela s'ajoutent des mesures incitatives en termes de taxes fiscales et parafiscales. Sid Ahmed Ferroukhi a beaucoup insisté sur la promotion des filières aquacoles pour ce quinquennat. Son département prévoit la réalisation de 600 projets dans l'aquaculture marine et l'eau douce, de 2015 à 2019. Et avec l'objectif d'atteindre les 100 000 tonnes de production durant cette période avec l'idée de créer 30 000 postes d'emploi. Pour le premier responsable du secteur de la pêche, le besoin en consommation est de 200 000 tonnes par an, l'offre est de 150 000 tonnes y compris l'importation et avec un déficit de 50 000 tonnes. Et pour combler le déficit, le ministre s'est dit pour l'investissement dans l'aquaculture au lieu de recourir davantage à l'importation, en s'inspirant des pays qui ont misé sur l'aquaculture pour répondre à la demande, en citant la Tunisie et l'Egypte.

Il a précisé en répondant aux questions des journalistes que les 100 investisseurs qui se sont déjà engagés à se lancer dans l'aquaculture sont tous de droit algérien. Et de souligner, certains d'entre eux ont des partenaires étrangers, notamment de la Méditerranée. «Ils ont conclu des partenariats dans le volet technique, économique et commercial (export), mais ils sont de droit algérien ». Il a également souligné que les investisseurs obéissent aux règles de « l'économie ouverte ». Autrement dit, ils devront, eux-mêmes, financer leurs propres projets. Il insiste, l'Etat n'est pas prêt pour financer ou subventionner les projets de l'aquaculture, il accompagnera, par contre, les investisseurs par le biais des banques, des compagnies d'assurances et des mesures de facilitation et des mesures incitatives. Il affirme que les opérateurs devront investir 90 milliards de DA durant ce quinquennat dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture.