Une nouvelle tension sur le carburant se fait ressentir, depuis plusieurs jours, dans les stations-service, à Oran et dans plusieurs wilayas de l'Ouest, a-t-on constaté samedi. La tension a concerné, dans un premier temps, l'essence sans plomb qui était introuvable, la semaine dernière dans plusieurs stations-service de la ville et même dans la station Naftal, située au rond-point ?El Bahia', les pistolets de remplissage de ce carburant étaient en berne. Cette énième tension sur les carburants est, essentiellement, due à des perturbations dans l'approvisionnement des stations-service par Naftal. Dans le dépôt de Petit-Lac, les va-et-vient incessants des trains et autres camions-citernes ne fléchissent pas.

Des camions- citernes arrivent de toutes les wilayas de la région pour s'approvisionner en carburant, dans ce dépôt. La tension sur le carburant, qui commence à se sentir dans la deuxième ville du pays, est enregistrée, en fait, depuis plusieurs semaines dans les wilayas de l'Ouest, surtout à Tlemcen, Aïn Temouchent et Sidi Bel-Abbès.

Nos multiples tentatives de prise de contact avec les responsables de la société Naftal sont restées vaines. Nous avons, tout de même, réussi à obtenir, au téléphone portable, un responsable de cette société, à Oran, qui, malheureusement, nous a raccrochés au nez sans nous laisser le temps de terminer une phrase. Du côté de la Fédération nationale des exploitants libres des stations-service (FNELSS), une source autorisée estime que cette tension est causée, d'un côté, par des perturbations dans l'approvisionnement des stations, par la société publique et de l'autre par la hausse de la demande, durant les vacances de printemps.

La demande sur le carburant a, en effet, explosé ces deux dernières semaines, à Oran, avec l'arrivée des vacanciers. Il suffit de faire un tour, dans les rues de la ville pour voir, notamment, à travers les plaques d'immatriculation des voitures que la ville attire des visiteurs, de toutes les wilayas du pays. La hausse de la consommation, avec l'arrivée des vacanciers a, ainsi, faussé tous les calculs.         Cette tension, qui devra s'éclipser dans les prochains jours, avec la fin des vacances de printemps, est un prélude de ce qui attend les automobilistes, durant les grandes vacances d'été. La société publique Naftal n'est plus capable, depuis plusieurs années, de faire face aux fluctuations de la demande sur le carburant, en dépit du renforcement des capacités de production avec la rénovation, récemment, des deux raffineries, d'Arzew et de Skikda.

En l'absence de prévisions on opte pour la navigation à vue. L'approvisionnement des stations-service est géré, au jour le jour, selon une source bien informée à la Fédération nationale des exploitants libres des stations-service. Il est à rappeler que, selon les derniers chiffres communiqués, en février, par la directrice de la division raffinage à Sonatrach, Mme Zoubida Benmouffouk, la production nationale avoisine les 9 millions de tonnes de gasoil et près de 4 millions de tonnes d'essence. Les capacités de la raffinerie de Skikda ont été augmentées après sa rénovation jusqu'à 16,5 millions de tonnes. Sonatrach a investi 4,5 milliards de dollars pour le programme de rénovation des raffineries.

Ce programme de rénovation a permis de réduire de 40% la facture d'importation de gasoil et de 50% celle d'essence. Estimée à plus de 2 milliards de dollars et quantifiée à 2,8 millions de tonnes, en 2013, l'importation de gasoil a été réduite à 1 million de tonnes, en 2014. Selon la directrice du raffinage de la Sonatrch, 64% du parc automobile national carbure à l'essence. L'Algérie devra avoir, d'ici la fin mars 2016, une production «excédentaire» en essence, selon les prévisions.