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La tension persiste à l'hôpital psychiatrique

par A.Mallem

Le conflit qui oppose les travailleurs de l'hôpital psychiatrique Mahmoud Belamri de Djebel Ouahch a pris mardi un tournant dangereux avec l'agression d'un ouvrier professionnel gréviste par trois travailleurs non grévistes.

L'incident a provoqué un profond émoi au sein de l'établissement a fait monter la colère des travailleurs grévistes qui observent un arrêt de travail illimité depuis le jeudi 26 mars dernier avec comme revendication principale le départ du directeur de l'établissement. « La situation devient grave, car il s'agit de la seconde agression d'espèce commise contre les travailleurs affiliés à notre syndicat », nous a déclaré hier M. Kassama, membre du Snapap qui encadre la grève. Il expliquera encore que la victime de l'agression est un ouvrier professionnel qui participait au sit-in pacifique organisé quotidiennement par les grévistes en face de la direction de l'hôpital. « Nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper, a poursuivi notre interlocuteur, que les auteurs de l'agression, des travailleurs de l'établissement non grévistes, que nous connaissons très bien par ailleurs, ont agi sous les instructions du directeur et ce jour-là ils n'étaient pas en poste, mais en récupération ».

Selon M. Kassama, la victime a été violemment tabassée par ses agresseurs au point de lui occasionner de sérieuses blessures sur différentes parties du corps. Elle a établi un certificat d'incapacité d'une journée et a posé plainte auprès du commissariat de police du 14éme arrondissement à la cité Ziadia.

Insistant sur la gravité de cet acte qui a touché un travailleur, les syndicalistes du Snapap ont signalé que les grévistes sont dans un état de colère difficilement contenable et veulent en découdre. « Nous essayons de les calmer et de les convaincre de ne pas répondre à cette provocation qui a pour but de casser la grève et dresser les travailleurs de l'hôpital les uns contre les autres », a ajouté M. Kassama à la fin de l'entretien. Par la suite, nous avons reçu hier un communiqué diffusé par la section syndicale du Snapap de l'hôpital psychiatrique qui, tout en fustigeant les agissements condamnables et dangereux du directeur, mettait en garde la direction de wilaya de la santé en tant qu'autorité de tutelle et lui demande d'intervenir pour mettre un terme à de tels agissements, protéger les travailleurs et les malades et, enfin, prendre les mesures légales contre ce responsable. Les rédacteurs du communiqué ont, à la fin, pris le soin d'adresser une copie au wali et à l'inspection du travail.

Contacté hier, le directeur de l'hôpital psychiatrique de Djebel Ouahch, M. Mohamed Mechnoui, nous a donné une version différente des faits. Selon lui, c'est l'un des ouvriers gréviste qui aurait pris le bac poubelle pour le balancer à l'entrée de la direction. Aussitôt, des agents de la direction sont intervenus et une altercation s'est produite avec les grévistes. Interrogé sur la grève qui affecte son établissement depuis une semaine, le directeur nous a déclaré que le mouvement approche de sa fin. « Une solution est envisagée dans les jours qui viennent », a affirmé notre interlocuteur sans donner plus de détails.