Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

MOSTAGANEM: La sardine se laisse pousser des ailes

par Ayache Djamel

La sardine, considérée depuis toujours comme le plat du pauvre, ne cesse, d'année en année, de disparaître totalement des menus des familles algériennes, depuis que son prix a pris l'ascenseur atteignant, ces jours-ci, la somme de 600 DA le kg sur les différents étals des marchés de la wilaya de Mostaganem. A l'instar d'autres wilayas côtières du pays, devenu un produit de luxe, les ménages ont carrément boudé ce poisson bleu, préférant se rabattre vers les viandes blanches ou les prix sont plus cléments ne dépassant pas les 270 DA le kg, à la portée des faibles revenus. La sardine, autrefois capturée en abondance était distribuée gratuitement aux consommateurs, nous souligne cet ancien pêcheur de Mostaganem, tant les prix du poisson étaient très bas.

Pourquoi la sardine est devenue un poisson noble ? notre interlocuteur nous précise que la sonnette d'alarme a été déjà tirée en 2007 sur les colonnes de votre journal où on a prédit que la sardine devait atteindre les 500 DA le kg dans 5 ou 6 ans si les méthodes de pêche archaïques ne changent pas.

Même la période de la reproduction n'est pas respectée. Le non respect des zones de pêche, où la taille marchande du poisson capturé est souvent hors norme, empêche la regénération de cette espèce.

Il y a aussi la surexploitation des ressources, notamment la surpêche dans le littoral algérien en utilisant les filets pélagiques par certains qui n'ont aucune relation avec le métier de pêche, termine-t-il.

Serons-nous capables de préserver cette espèce ? La sardine fera-t-elle surface et sera-t-elle de nouveau dans nos plats quotidiens ? L'avenir nous le dira.