Pourquoi donc l'Arabe n'a-t-il souvent que le geste de la négation prolixe et pourquoi tourne-t-il toujours le dos aux sollicitations qui lui sont recommandées pour construire ? La nouvelle guerre du Yémen, quels que soient ses tenants, ne doit pas se contenter des justifications fantasques et ses racines ne sont pas seulement de farouches humeurs entre sunnites et chiites. Ce qui s'y passe est d'une gravité incommensurable et la volonté des dirigeants arabes d'enfourcher tanks et avions pour adhérer à une nouvelle croisade est à l'évidence une réponse suspecte et aléatoire à une métastase qui ronge une partie du monde. Une alliance des armées arabes ne sera qu'un palliatif dans l'urgence susceptible seulement d'amplifier la dramatique situation des peuples de ces régions.

Faudrait-il alors rester les bras croisés et laisser la mort et la folie se propager en regardant un vil chassé-croisé des cupidités inhumaines fomentées par des éberlués qui ont fait du suicide leur raison et par des rois et roitelets qui ont imposé à leurs peuples la dictature de la personnelle richesse qu'ils ont spoliée ? La réponse à cette question est simple et elle n'est pas aisée en même temps car les faux prophètes sont dans les deux camps. Les uns comme les autres sont guidés par des préalables que d'autres faux messies venus d'ailleurs ont figés par la force pour configurer l'Humanité à leurs pointures et pour que le monde arabe s'habille à leurs goûts.

Encore une fois, c'est l'absence de justice qui est au cœur de ce charivari mortel. Le maréchal Sissi et ses adhérents vont faire taire par la force le fou tumulte qui se propage. Du provisoire et un pansement sur une plaie purulente non asséchée. Au tumulte répliquera un autre tumulte et au sang répondra le sang. D'autres fous se réveilleront sûrement plus nombreux avec des procurations dont les peuples arabes ne les ont pas chargés comme si à procuration usurpée répondrait une autre procuration arrachée.