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Il n'est jamais trop tard pour agir? mais

par Kharroubi Habib

Depuis la crise pétrolière des années 80 qui a plongé le pays dans une situation économique et financière dramatique, les autorités successives du pays promettent de travailler à l'émergence d'une économie nationale hors hydrocarbures dont les capacités permettaient au pays de s'affranchir de la dépendance aux rentrées financières que lui procurent ses exportations énergétiques. Toutes ont promis la mise en œuvre de politiques économiques qui allaient permettre à l'Algérie d'atteindre ce but dans les plus brefs délais.

Près de trois décennies après, l'Algérie est toujours confrontée à la même problématique à savoir que quand les cours du pétrole et du gaz chutent, elle se trouve confrontée à la périlleuse situation de ne plus pouvoir faire aux besoins les plus élémentaires de sa population. Le pays est en 2015 dans une passe de ce cas à la confusion des autorités en exercice qui se sont complu à dispenser le discours que les dispositions prises par elles au plan financier et économique l'ont prémuni contre les chocs d'une crise pétrolière. Démenties par les faits, elles se sont lancées dans l'effet d'annonce d'une véritable stratégie économique destinée à conférer à l'Algérie le statut de pays «émergent» économiquement.

C'est à cet effet d'annonce qu'a été dédiée la conférence qui s'est tenue lundi au Palais des nations à Alger. Il n'y a rien eu de nouveau qui s'est dit dans cette conférence qui permet de croire que ses promoteurs ont cette fois véritablement décidé de «prendre le taureau par les cornes» en s'attaquant aux problèmes qui perpétuent la vulnérabilité de l'Algérie aux fluctuations des cours pétroliers. L'on a entendu que les autorités ont décidé de prendre des mesures qui vont permettre de promouvoir son commerce extérieur hors hydrocarbures. A moins de disposer d'une baguette magique, l'on voir mal nos exportations hors hydrocarbures faire et rapidement une percée qui atténuerait substantiellement la dépendance du pays aux rentrées financières que lui procurent son pétrole et son gaz. Mais où est cette production nationale susceptible de permettre ce «miracle» ?

Les stratégies d'industrialisation et de diversification de la production nationale que les autorités ont essayées se sont avérées limitées dans leurs résultats car marquées du sceau de l'improvisation et même de l'incohérence. Il n'est certes jamais trop tard s'il est question de s'attaquer réellement aux obstacles qui freinent l'émergence d'une économie algérienne performante. Mais comment avoir foi en la détermination qu'affiche le gouvernement Sellal de mettre en place les conditions à un tel décollage de cette économie, tant il nous paraît que la conférence du Palais des nations a été convoquée dans la précipitation et que les mesures phares faites à sa tribune ne sont qu'un amalgame de «recettes» qui n'est en rien une stratégie économique globale à hauteur des défis auxquels est confrontée l'économie mondiale dans un contexte de mondialisation dans lequel les autorités du pays ont si tardé à l'inscrire.