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BENI SNOUS: Beni Bahdel renaît de ses cendres

par Khaled Boumediene

Lors de la deuxième édition du Festival national de sports de la nature, organisée récemment à Béni Bahdel, dans la daïra de Béni Snous (30 kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de Tlemcen), dans le but d'élargir la pratique des sports de la nature, de nombreux amoureux du tourisme à bicyclette sont venus des quatre coins de la wilaya et d'autres régions du pays, se promener à vélo, en famille ou entre amis, pour admirer un paysage aux multiples facettes, en empruntant les chemins pittoresques des monts en plein cœur de la vallée de Béni Snous. Idéalement situé entre les points culminants rocailleux du mont Zahra et les collines de Kef, le joli petit pays de Béni Bahdel abrite le premier et plus grand barrage réalisé à l'ouest du pays pendant la colonisation, dont une eau limpide alimente aujourd'hui les champs et les vergers. Ce barrage à voûtes cylindriques multiples et contreforts, construit entre 1934 et 1940 sur l'Oued Tafna pour un volume de retenue de 56 millions de m3, fut mis en eau en 1944. Il avait été conçu, à l'origine, pour assurer l'extension des irrigations de la plaine de Maghnia, située à quelque 25 km au nord-ouest de l'ouvrage, sur la rive gauche de la Tafna. Aujourd'hui, il assure même l'alimentation en eau de la région oranaise. «Le barrage de Béni Bahdel est un véritable trésor qui fait de ce territoire une oasis de fraîcheur et de verdure. Nous sommes très contents d'avoir découvert ce patrimoine naturel merveilleux, et de rouler en vélo sur une terre de légendes», indiquera à notre journal un algérois venu pour la première fois à Béni Bahdel.

Il faut dire qu'aujourdhui, cette contrée montagneuse a retrouvé toute sa vivacité agricole, culturelle et touristique d'antan et ce, après avoir vécu, à l'instar d'autres localités du pays, une sombre période de terrorisme durant la tragique décennie noire. Prise en étau, au début des années 1990, entre l'isolement et la violence de terroristes armés, les habitants sans défense avaient en majorité carrément abandonné leur maison et leur champ. Ils avaient fui leur village vers d'autres lieux urbains plus sécurisés. Les forêts et monts Mizab, Zarifet, et Djebel Asfour, situés à un jet de pierres de Béni Bahdel, pullulaient d'éléments armés du GIA, AIS, et GSPC, qui sévissaient impunément en rackettant les habitants et en dressant des faux barrages sur tous les réseaux routiers de la région. Mais c'est grâce, justement, aux patriotes, gardes communaux et courageux éléments de l'ANP, que Béni Bahdel, qui avait lourdement souffert des affres du terrorisme, retrouvera sa sécurité et renaîtra de ses cendres. Les pourchassés regagneront enfin leurs parcelles de terre, et toute l'agglomération renouera avec la vie.

Aujourd'hui, la commune compte officiellement 4 000 habitants, mais sa population va jusqu'à doubler avec le tourisme. Cela va sans compter les événements exceptionnels comme le Festival national de sports de la nature, organisé par l'agence Aventus, qui rassemble depuis 2014 de nombreux amateurs de la nature et du sport (voile, sports aériens, sports pédestres, escalade de montagne, épreuves de chasse, cyclotourisme, etc?).