Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Malgré les difficultés financières de l'ENGEOA : L'échangeur de Mers el-Kébir sera livré en juillet

par Houari Saaïdia

L'échangeur de Mers el-Kébir, ouvrage d'art mastodonte en cours de réalisation à hauteur de la base navale sur la RN2, près de Haï Hansali (ex-Longchamp) à l'entrée de la commune, sera livré le mois de juillet prochain, a-t-on appris de source proche du projet.

Le pont en béton précontraint, dont le tablier aura une forme courbée s'étendant sur 170 mètres linéaires, enregistre un taux d'avancement de près de 90%. Il faut signaler que le projet portant réalisation de l'évitement de Mers el-Kébir a été scindé en 2 lots : route et ouvrage d'art. L'enveloppe financière globale allouée à cette réalisation dépassait, lors de la première estimation, les 514 millions de dinars, selon une source de la direction des travaux publics (DTP). L'échangeur, dont la réalisation est confiée à l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (ENGEOA), va permettre de désengorger la circulation sur cette desserte à grand trafic, notamment durant la saison estivale, synonyme de rush sur la corniche oranaise et donc de pic de flux automobile. Cependant, il faut noter que l'enveloppe financière allouée s'est avérée très en deçà du coût réel du projet, notamment en ce qui concerne la partie ouvrage d'art.

En effet, d'après une source de cette entreprise de réalisation, les caractéristiques techniques de l'ouvrage d'art, tel qu'il avait été conçu dans l'étude de l'avant-projet sommaire (APS), ont dû être revues dans le sens « beaucoup plus grand », étant donné que l'ouvrage d'art « initial » ne répondait pas aux paramètres réels. Ainsi, par exemple, au lieu et place des 20 poutres en béton de travée de 20 mètres de dimension, l'ENGEOA a mis en place 60 poutres (soit le triple) de béton précontraint de dimension 33 sur 40 mètres. D'autres travaux -et non des moindres-, qui n'étaient pas prévus dans l'étude, ont été également accomplis par l'entreprise de réalisation. Une multiplication des quantités -imprécisément évaluées au départ- ainsi que des opérations complémentaires qui ont fait qu'il y a eu inévitablement une démarche de réajustement, en cours de route, avec la sollicitation d'un avenant du simple au double (100%). Le non-règlement à ce jour par l'administration locale de cette situation pour le compte de l'ENGEOA n'a fait qu'accentuer le déséquilibre financier, déjà délicat, dont souffre cette entreprise publique, à plus forte raison que celle-ci est présente sur plusieurs fronts au niveau de la wilaya avec au moins trois situations financières importantes non perçues. C'est le cas, à titre d'exemple, des deux trémies de Haï Emir Abdelkader (ex-Saint Hubert) et de l'ENSEP.

Mieux encore, l'entreprise n'a pas encaissé à ce jour ses créances relatives au projet d'élargissement de la route du port RN11-AM. Ceci n'a pas pour autant, loin de là, influer sur l'engagement de cette entreprise, qui vient d'ailleurs de mettre en branle son chantier pour la réalisation de la trémie du boulevard Melinium (à l'intersection avec le 4e boulevard périphérique à Bir El-Djir).

Il faut souligner, par ailleurs, qu'à la faveur de la mise en place d'un dispositif de signalisation adéquat, conjugué à un plan de déviation de la circulation minimisant les contraintes et les désagréments posés aux usagers, sur ce tronçon à grand trafic, la fluidité du transit n'a pas été mise à mal par ce chantier, en dépit de maintes difficultés sur cette zone.

Cet échangeur aura à faire transiter le flux dans le sens Oran-Aïn El-Turck en contournant la ville de Mers el-Kébir, en l'orientant vers la deuxième tranche du mégaprojet de la nouvelle route de la corniche oranaise, également en cours de travaux et ce, via un évitement montagneux qui serpentera dans le bassin versant de Mers el-Kébir et débouchera directement sur le lieudit Aïn Khedidja (intersection entre les CW44 et CW45 - corniche supérieure) tout en contournant le tissu urbain.

Il est donc prévu une connexion entre la route nationale n°2, communément appelée route des Tunnels ou la corniche tout court, et la nouvelle corniche via un point de jonction situé à hauteur de l'ancienne chapelle de la cité Longchamp.

C'est-à-dire que, expliquent encore les concepteurs du projet, l'automobiliste venant d'Oran aura l'embarras du choix d'itinéraire pour se rendre à la ville côtière d'Aïn El-Turck et ses environs (Bousfer, El-Ançor, Les Andalouses, etc.).

Il pourra soit emprunter la future route de la corniche qui culmine en haut du mont Murdjadjo, soit prendre la RN2 qui serpente dans les falaises avec vue sur mer tout au long du trajet, ou bien encore prendre la route des Tunnels depuis la pêcherie et, une fois arrivé à l'entrée de Mers el-Kébir, à hauteur de la cité Longchamp, bifurquer via une bretelle qui sera réalisée à ce niveau pour contourner la ville et éviter ainsi l'encombrement de la circulation pour rallier la corniche supérieure.

L'on prévoit ainsi trois ouvrages d'art, entre échangeurs en forme de pont et un viaduc sur cette distance, précise-t-on encore. Il y a lieu de rappeler que la 3e tranche, qui a consisté en l'élargissement du tronçon entre le lieudit Aïn Khedidja et le rond-point d'El-Karia desservant la pénétrante d'Aïn El-Turck, a été déjà achevée.