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France : 150 personnes tuées dans le crash d'un Airbus A320

par Michel Moutot De L'afp

Cent cinquante personnes sont mortes hier mardi dans le crash dans les Alpes françaises d'un Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings, qui effectuait une liaison entre Barcelone et Düsseldorf (Allemagne), selon les autorités françaises.

Cette catastrophe a fait des victimes espagnoles, allemandes, et «sans doute» turques, a annoncé le président français François Hollande. Il n'y aurait en revanche pas de victimes françaises «mais sans totale certitude», a-t-il précisé. La chancelière allemande Angela Merkel s'est immédiatement déclarée «bouleversée» par la catastrophe, alors que le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy se disait «consterné». Peu après être arrivé à Paris pour une visite d'Etat, le roi d'Espagne Felipe VI a annoncé «l'annulation» de la suite de son déplacement en France, en évoquant «sa tristesse». La direction de l'aviation civile française (DGAC), n'ayant plus aucun contact avec l'équipage et aucun signal radar de l'avion, a déclaré le vol «en détresse» à 09H30 GMT, à proximité de la petite ville de Barcelonnette. Le patron du groupe aérien Lufthansa, dont Germanwings est la filiale lowcost, a indiqué «ne pas savoir ce qui s'est passé avec le vol 4U 9525". Un témoin qui faisait du ski dans les environs du lieu de l'accident, interrogé par une chaîne de télévision française, a raconté avoir «entendu un énorme bruit».

L'appareil s'est écrasé dans une zone enneigée, très difficile d'accès, ce qui va certainement poser de gros problèmes aux équipes de secours qui se sont immédiatement dirigées vers les lieux de l'accident. Un hélicoptère de la gendarmerie a immédiatement pris l'air et confirmé le crash, dans un massif montagneux qui culmine à plus de 2.000 mètres d'altitude. Des débris ont été repérés par l'équipage de l'hélicoptère sur une zone de plusieurs kilomètres carrés. Le ministre français des Transports, Alain Vidalies, a confirmé qu'il n'y avait aucun survivant, alors que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, se rendait immédiatement sur place. Selon Alain Vidalies, l'avion est tombé dans «une zone enneigée, inaccessible» à des véhicules. Il a précisé que «les conditions météorologiques n'étaient pas spécialement mauvaises» au moment de l'accident et que l'avion n'était pas ancien. Le Premier ministre français, Manuel Valls, a affirmé ne pas connaître «les raisons de ce crash (...) Tout est fait pour se rendre sur place, comprendre ce qui s'est passé et pouvoir accueillir les familles des victimes dans les meilleures conditions», a-t-il dit. Une cellule interministérielle de crise a immédiatement été activée et sur place d'importants moyens de secours ont été mobilisés. «C'est une tragédie, une nouvelle tragédie aérienne, nous aurons à connaître toutes les causes et nous les donnerons bien évidemment» aux autorités espagnoles, allemandes et aux familles, a indiqué François Hollande. Cette catastrophe est la première en France métropolitaine depuis le crash d'un Concorde d'Air France qui avait fait 113 morts (100 passagers, 9 membres d'équipages et quatre tués au sol) le 25 juillet 2000 peu après son décollage de l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle. Elle est aussi la plus meurtrière dans le pays depuis plus de 30 ans et le crash d'un DC-9 de la compagnie yougoslave Inex Adria dans une montagne de Corse (180 morts). La pire catastrophe aérienne en France remonte au 3 mars 1974, quand un DC-10 de Turkish Airlines s'était écrasé au nord de Paris, faisant 346 morts. Le titre du groupe aérien Airbus a plongé mardi à la Bourse de Paris. De son côté, le titre de Lufthansa, dont Germanwings est une filiale, perdait aussi de la valeur. Un porte-parole d'Airbus a indiqué n'avoir «aucune information» à ce stade sur les circonstances de l'accident et a précisé qu'une cellule de crise avait été ouverte au sein de la société. L'A320 est un appareil ancien, fabriqué par Airbus à plus de cinq mille exemplaires, qui a une bonne réputation de fiabilité.