Amar Saadani, SG du FLN, sort d'un long silence. Et attaque de front
plusieurs formations politiques de l'opposition, mais également la manière dont
est menée l'économie algérienne. Consacrée à la formation politique pour les
militants, la conférence régionale du FLN, organisée hier samedi à Sidi Fredj,
a donné en fait un large spectre des prétentions politiques de Amar Saadani. En
fustigeant le désordre politique qui prévaut sur la scène nationale, il n'a pas
raté l'occasion d'attaquer avec virulence le parti Jil Jadid de Sofiane
Djillali, après avoir parlé, à ses militants, de la nécessité de ?'connaître
l'histoire des partis'' dans le cadre de la formation politique. Sur ce point,
il citera notamment le parti de Djaballah et le MSP, se posant beaucoup de
questions sur l'histoire de ces partis, s'ils sont vraiment islamistes ou non,
qui les dirige, de l'intérieur et de l'extérieur du pays, leurs réels
fondateurs et leurs relations avec les partis islamistes dans les pays arabes
et même en Indonésie. ?'Si vous voulez connaître un parti, il faut connaître
ses fondateurs, son idéologie'', fait remarquer le SG du FLN, pour qui ?'la
politique en Algérie n'est pas apaisée, tout est confus''. Sur le parti Jil
Jadid, il n'a pas été très tendre, évoquant devant ses militants qui n'ont pas
été avares dans l'applaudimètre, ?'un homme fait un parti, il n'a pas de
militants, et ses réunions se font à travers un journal, ses regroupements dans
les TV. Il a un cachet et croit que le souk est un parti''. ?'Combien de fois
a-t-on appelé à moraliser la vie politique en Algérie ?'', s'est-il interrogé,
avant de revenir sur le fondateur de Jil Jadid, pour dire qu'''il y a beaucoup
de partis politiques qui ne représentent que des personnes, et rien d'autre,
comme le parti Jil Jadid de Sofiane Djillali''. Amar Saadani le caricature
ainsi : ?'C'est une personne qui a une idée, comme un professeur d'université
ou un enseignant, qui veut la répandre, mais ne peut le faire, comme au FLN. Il
le fait à travers les journaux et les télévisions, mais il ne peut le dire aux
citoyens, il le fait à travers un autre moyen''. Amar Saadani est catégorique :
?'Il y a un grand nombre de partis'' sans ancrage sur la société.
Se tournant ensuite vers l'opposition, qui a attaqué de front les partis
au pouvoir ces dernières semaines, notamment sur le scandale de l'affaire
Khalifa, ou ceux de Sonatrach et l'autoroute Est-ouest, il a rappelé à ses
militants qu'un parti ?'doit avoir un programme, un programme économique''.
?'De quel programme ils parlent, s'ils parlent à travers la presse de l'affaire
Khalfia, qu'ils en parlent'', lance-t-il, estimant que ?'l'économie algérienne
n'a pas besoin de cela. Elle a besoin que tu donnes ton avis'', avant de se
demander ?'quelle est (la nature) de l'économie nationale aujourd'hui :
libérale, sociale libérale, économie planifiée?'' Pour lui, il s'agit de
l'incapacité des politiques de déterminer des programmes économiques cohérents,
une situation qui ?'prévaut dans les autres domaines''. Et, pour réaffirmer la
volonté du FLN de gouverner, il estime qu'''il n'y a pas un parti au monde qui
a la majorité et qui ne forme pas le gouvernement, sauf dans notre pays''. ?'Le
FLN veut aujourd'hui produire une action politique coordonnée au profit du
pays'', a-t-il encore affirmé, avant de relever que le message du président à
l'occasion du 19 Mars est un sérieux avertissement contre les manœuvres tendant
à nuire aux intérêts du pays''. Il y a un jeu contre les intérêts et la
sécurité du pays, et ce jeu peut conduire le pays vers l'instabilité'',
dira-t-il en dénonçant cette ?'démocratie, qui a réduit les Syriens en
réfugiés'' et menace la stabilité dans les pays arabes.