Le projet d'aménagement des zones d'expansion touristique de la wilaya d'Oran peine à sortir des tiroirs. Alors que ce projet demeure depuis plusieurs années au stade d'annonce et de vœu pieux, les zones d'expansion touristique s'amenuisent de jour en jour. Les rivages sont envahis par le béton et des constructions illicites poussent un peu partout à travers le littoral. Les services de l'urbanisme et de sécurité semblent débordés par l'ampleur du phénomène. L'information est tombée comme un couperet : la zone d'expansion touristique est définitivement rayée de la carte touristique de la wilaya après que le béton a empiété sur son périmètre. La direction du tourisme aurait finalisé toutes les procédures pour l'annulation pure et simple de cette ZET. «Il ne reste plus rien à aménager dans cette zone. Le béton a tout dévoré. La proposition d'annulation de la ZET de Cap Carbon a été transmise au ministère de tutelle pour approbation», regrette une source autorisée à la direction du tourisme. L'annulation de la ZET de Cap Carbon n'est en fait que le début du cauchemar pour les responsables du secteur du tourisme à Oran. D'autres zones d'expansion touristique risqueront de connaître le même sort. La zone de Marsat El Hadjadj vient en tête de liste des zones qui pourront être rayées de la carte touristique de la wilaya. Sur les 410 hectares réservés initialement à cette zone d'expansion touristique, il ne reste aujourd'hui que 11,21 hectares aménageables. En réalité, il ne reste dans cette ZET que trois plages s'étendant sur 4 kilomètres. L'étude consacrée à cette zone prévoyait plusieurs équipements au niveau de la première plage (Ouest), notamment un terrain de camping, un projet d'extension du parking à 425 places, une esplanade pour les activités culturelles en plein air, ainsi qu'une promenade aménagée avec un belvédère. Un centre de thalassothérapie et un hôtel y étaient également prévus. Pour la plage du centre, qui fait face à la station de dessalement d'eau de mer d'El-Mactaâ, il était prévu une passerelle qui fera également office de promenade et un parking de 313 places (situé en dehors de la ZET). D'autre part, deux terrains de camping de 66 places chacun étaient projetés. Ils devaient accueillir des constructions amovibles en bois ou en toile, des constructions sans ancrage offrant un minimum de commodités. Quant à la troisième plage située à l'Est, c'est l'endroit le plus sensible. Le site présente une zone humide protégée par la convention «Ramsar» (Oued El-Mactaâ et des dunes). Dans ce secteur, il est prévu des promenades traversant une forêt récréative, ainsi que des accès vers la plage et vers les deux autres plages également sur une distance globale de 4 km. Pour ce qui est du coût de réalisation de la ZET, il avoisine les 193,9 millions de dinars. Les autorités locales ont cependant émis plusieurs réserves en raison de l'insuffisance des parcelles de terrains pour accueillir tous les équipements prévus par cette étude. Le projet d'aménagement de la zone d'expansion touristique d'Aïn Franine est aussi bloqué. La nature juridique des terrains, lesquels relevant de la conservation des forêts, n'aurait pas permis l'avancement des études, précise-t-on. Cette zone à vocation touristique est devenue une décharge sauvage à ciel ouvert où on peut constater avec désolation tous genres de détritus et de déblais de construction abandonnés aux abords de la route. Le seul axe routier menant à la plage d'Aïn Franine et à sa source aux vertus miraculeuses tombe en ruine. Cette route reliant le chemin de wilaya 75 à Aïn Franine est désormais impraticable. Les quelques aventuriers qui osent emprunter cette route trouvent d'énormes difficultés pour atteindre la plage. La chaussée s'est considérablement affaissée dans de nombreux endroits de cette route qui a enregistré plusieurs glissements de terrain. Dans les autres zones touristiques de la wilaya, la situation n'est nullement meilleure.