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Jugement de l'affaire Sonatrach I : Un report et des attentes

par Z. Mehdaoui

Le procès dit ?Sonatrach 1' et impliquant plusieurs compagnies étrangères a été finalement reporté par le juge en charge de l'affaire, en début de soirée de dimanche dernier.

L'absence de témoins, qualifiés par les avocats de la défense, «d'importants», à ce procès, dans lequel sont impliquées 19 personnes, dont l'ex-PDG du groupe, Mohamed Meziane, en liberté provisoire, a été décisive dans le report, à la prochaine session criminelle de la cour d'Alger. Les avocats de la défense ont gagné une première bataille, en parvenant à convaincre le président de la cour, de reporter une affaire qui tient en haleine société civile, partis politiques (l'opposition notamment) et les médias, aussi bien nationaux qu'étrangers.

Parmi les grands absents à ce procès il y a, notamment, l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil et Farid Bedjaoui. Les deux personnes sont, actuellement, à l'étranger alors qu'ils sont cités, nommément, et d'être impliqués dans la même affaire jugée, cette fois-ci, en Italie et par des magistrats italiens.

Dimanche dernier, Chakib Khelil, Farid Bedjaoui et Réda Hamche ont bien été appelés à la barre, par la cour d'Alger mais en qualité de « témoins ». Même si personne n'a le droit de commenter une décision de justice ou de s'immiscer dans l'instruction de cette affaire Sonatrach I, il n'en demeure pas moins que la Justice algérienne sera mise, à rude épreuve, lors de ce procès. En effet, les magistrats en charge du dossier pourront-ils arriver à faire extrader les mis en cause, même en qualité de témoins ?

Certains avocats de la défense sont convaincus que la présence des trois personnes ne peut qu'apporter davantage de lumière dans ce scandale qui a franchi nos frontières. Il faut savoir que le procès a été reporté, sur demande des avocats de la défense, qui avaient basé leur stratégie, dès le début, sur la présence des témoins de cette affaire dont une quarantaine étaient absents.

Le président de la cour n'a pas, par ailleurs, hésité, dimanche dernier, à brandir la menace de la contrainte par la force publique contre tout témoin, dans cette affaire, qui ne répondrait pas à la convocation de la justice. Il est inutile de rappeler que l'affaire est grave. Les faits reprochés aux 19 prévenus sont l'association de malfaiteurs, la passation de marchés contraires à la loi pour accorder des privilèges injustifiés à des tiers, blanchiment d'argent, augmentation de prix dans des contrats avec une entreprise publique, détournement de deniers publics, blanchiment d'argent et corruption. Selon l'arrêt de renvoi, les faits concernent 5 marchés frauduleux d'une valeur de 1.100 milliards de centimes accordés au groupe allemand ?Contel Algérie Funkwerk Pletarc', dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du Groupe national à travers le pays.Le groupe Sonatrach, selon l'arrêt de renvoi, toujours, a conclu un marché frauduleux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc liant l'Algérie à l'Italie (Sardaigne).

Parmi les accusés l'ex P-DG de Sonatrach, Mohamed Méziane, qui comparait, en état de liberté provisoire. La prochaine session criminelle, prévue au mois d?avril prochain risque d'être riche en révélations.